
Spécialisée dans la fabrication de filtres pour moteurs diesel, la société Atmus, (ex-Cummins) recrute à Quimper. Si l’activité est aujourd’hui soutenue, le mouvement vers la décarbonation appelle forcément une évolution.
Par Olivier SCAGLIA.
Une nouvelle ligne de production de filtres destinés aux moteurs diesel de camions a été installée en avril 2023, sur le vaste site industriel d’Atmus (Ex-Cummins Filtration) dans le secteur du Petit Guélen à Quimper, contre 8 M€. Cette modernisation vise une augmentation des capacités de production : « Plus 4,5 millions de filtres par an lorsque l’outil aura atteint sa vitesse de croisière », indique Yves Ruellou, directeur du site quimpérois.
« Notre principal client est le groupe Renault-Volvo Truck ». Cet investissement matériel a généré la création de 18 postes de conducteur de ligne. Portant l’effectif de l’entreprise à 415 personnes, auquel s’ajoute une centaine d’intérimaires. La vitalité du site de production quimpérois peut encore se lire dans l’actuel recrutement de cinq magasiniers caristes.
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Quimper : le seul site européen d’Atmus
Si l’horizon semble dégagé à moyen terme, deux sujets interrogent les syndicats, après que le groupe américain Cummins se soit séparé de sa branche filtration. Il l’a fait en 2022 pour donner naissance à la multinationale Atmus Filtration Technologies, dont le siège social est aussi à Nashville aux États-Unis. Cette nouvelle société est cotée en Bourse. Le site de production quimpérois est le seul en Europe. D’autres sont en activité en Corée, au Mexique, en Australie…
« Nous avons le sentiment que Cummins s’est retiré plus vite que prévu du capital d’Atmus », livre Camille Hervé, responsable de la CGT sur le site quimpérois. Au moment où nous publions ces lignes, la direction générale d’Atmus FT n’avait pas apporté de réponse sur l’organisation du capital.
Décarbonation : la piste des filtres à air et eau
« Nous ne sommes pas inquiets au regard du plan de charge actuel. Quoique l’on s’interroge sur la poursuite de l’investissement dans la modernisation à Quimper. Les nouvelles lignes sont très robotisées. Cet effort va-t-il se poursuivre sur les lignes de productions plus anciennes ? »
« On ne sait pas vraiment ce qu’on fabriquera au Petit Guélen dans les cinq à dix ans. »
Mais le vrai point d’attention est dessiné par la tendance générale à la décarbonation, c’est la fin – ou la baisse à tout le moins – de l’usage du moteur diesel. « On ne sait pas vraiment ce qu’on fabriquera au Petit Guélen dans les cinq à dix ans », soulève l’élue syndicale, parlant d’une certaine « opacité » quant aux orientations stratégiques d’Atmus. « Le levier attendu de la création de cette société, c’est justement l’exploration de nouveaux marchés », répond Yves Ruellou, évoquant des pistes de développement du côté de la filtration industrielle de l’air et de l’eau. Pour le moment, le carburant du site quimpérois, c’est le diesel.
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