En visite chez Bolloré dans le Finistère, ce vendredi 17 mai 2024, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a confirmé de gros investissements en faveur de la filière des batteries électriques. Dans le Grand Est et en Bretagne.
Par Rose-Marie DUGUEN & Catherine JAOUEN.
Une plaque du fameux lithium métal-polymère entre ses mains gantées, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a officialisé le lancement du projet de gigafactory Bolloré ce vendredi 17 mai 2024. Le groupe travaille depuis plus de 25 ans sur cette technologie, non sans aléas. « C’est la seule entreprise au monde à produire des batteries tout-solide », souligne le ministre, aux côtés de Cyrille Bolloré, le PDG.
Un financement à affiner
La gigafactory sera construite dans le Grand Est, région « au cœur de l’Europe ». Elle créerait « 1 500 emplois en 2030-2032 ». À Ergué-Gabéric, « plus de 200 emplois seraient créés ». Cette production s’appuierait aussi sur « l’intelligence artificielle ».
« Le marché sera très large (voiture, bus, camions, tracteurs…) : les premiers véhicules concernés seront des véhicules premium », indique Richard Bouveret, PDG des activités e-mobilités de Bolloré.
Bolloré injectera environ 2 milliards d’euros. Du côté des collectivités publiques, près de 300 millions d’euros seraient, au total, investis dont une bonne partie par l’État, plusieurs dizaines de millions d’euros par les collectivités de l’Est de la France et environ 13 millions d’euros en Bretagne (4 à 5 millions pour Quimper Bretagne occidentale, le reste par la Région).
La réindustrialisation en marche
« C’est la première fois depuis 30 ans que nous recréons une filière industrielle, martèle le ministre de l’Économie dans une allocution aux accents présidentiels. Réindustrialiser, c’est créer des emplois qualifiés, bien rémunérés, et c’est garantir la puissance économique de notre nation. Nous resterons dépendants des pays du Golfe en matière d’approvisionnement en pétrole si nous restons aux véhicules thermiques ».
À ceux qui lui reprochent de « donner de l’argent à Bolloré », Bruno Le Maire rétorque : « Je donne de l’argent aux salariés de l’industrie automobile française. »
Exploiter les ressources en lithium
Pour fabriquer les batteries de 4e génération, Bruno Le Maire veut garantir « notre indépendance en matière d’approvisionnement en lithium ». Le gisement de Tréguennec, situé dans une zone naturelle protégée (Finistère), ne serait pas concerné. « ll s’agit d’exploiter nos ressources dans des lieux qui sont disponibles -dans l’Allier et en Alsace – avec une volonté locale de le faire, sans remettre en cause la protection du paysage ou la protection de sites qui sont classés. »
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