Une vingtaine d’agriculteurs du Finistère s’est réunie devant la préfecture, ce vendredi 24 mai 2024, à Quimper, pour exiger le paiement d’aides agro-environnementales qui tardent à être versées.
« On se demande vraiment pourquoi il faut ramer, courir, pour avoir ces aides ». Vendredi 24 mai, une vingtaine d’agriculteurs finistériens se sont rassemblés à Quimper. Calmes. Mais déterminés. Une peu avant midi, une délégation a été reçue en préfecture. L’occasion de remettre aux équipes d’Alain Espinasse une soixantaine de dossiers. Autant de courriers de mise en demeure de l’État de payer avant ce 31 mai des aides 2023 de la Politique agricole commune dont le versement était initialement programmé pour le 15 mars.
Des aides essentielles
Les aides en question ? Celles en lien avec les mesures agro-environnementales et climatiques (Maec), renégociées tous les cinq ans. « Ce sont des aides qui soutiennent les systèmes herbagers », explique Julien Tallec, éleveur dans les Monts d’Arrée et porte-parole de la Confédération paysanne, à l’origine de la mobilisation. « Et tout cela permet d’améliorer la qualité des eaux, de l’air, la biodiversité, mais aussi le bien-être et la santé des gens », ajoute Yannick Jestin, laitier à Lanmeur et président du Groupement des agriculteurs bio du Finistère. Lui, qui aborde aussi « la réduction des engrais et produits chimiques ».
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Chaque année, les aides liées aux Maec sont plafonnées à 12 000 € par actif au sein d’une exploitation. Un soutien financier essentiel.
Des fermes « fragilisées »
Les retards de paiement (liés, avancent les deux agriculteurs, à une panne de logiciel) « fragilisent » donc les fermes, et plus encore les plus jeunes, assurent Julien Tallec et Yannick Jestin. Les trésoreries sont mises à mal. Certains fournisseurs ne peuvent plus être payés. Plusieurs exploitants ont été contraints de recourir à l’emprunt « mais avec des taux à 6 % ». Au-delà, les deux hommes craignent que ce genre de situations ne finissent par décourager les exploitants qui voudraient évoluer vers « une agriculture durable et biologique ». Ils préviennent alors : « Si les aides ne sont pas versées, on ne s’interdit pas de porter l’action en justice ».
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