
Les paquebots se sont invités au conseil municipal de Concarneau, mardi 28 mai. Un vœu émis par l’opposition de gauche demandant « la fin des escales des paquebots de croisière à Concarneau » a été rejeté de peu, après débat.
Par Olivier DESVEAUX
Le retour de la saison touristique annonce celui des paquebots de croisière, à Concarneau. Une reprise effective depuis vendredi 24 mai, et la première escale de l’année. L’occasion pour Julie Dupuy et le groupe Concarneau solidaire et durable de proposer au conseil municipal de voter un vœu contre ce phénomène décrié, après les neuf escales concarnoises recensées en 2023.
Pollution, rejets de CO2, « eaux usées déversées dans l’océan », « bruit et vibration (faisant) fuir les poissons, ce qui impacte directement la pêche côtière »… L’élue écologiste s’est appuyée sur diverses études pour développer ses arguments. « Nous sommes bien loin d’un modèle qui vise à promouvoir un tourisme équilibré, qui respecte les habitants et le territoire », a-t-elle noté, reprenant un des objectifs de l’office de tourisme intercommunal.
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Arguments contre arguments
Le vœu émis portait ainsi sur « la mise en œuvre d’un modèle touristique respectueux des habitants et de l’environnement » ; le fait que Concarneau « ne souhaite plus être une escale pour les paquebots de croisière » ; et que la Ville « s’oppose à la mise en œuvre des « hospitality desks » à bord de ces paquebots (…) afin de ne pas encourager ce modèle touristique ». Un dispositif mis en place par l’office de tourisme pour renseigner les touristes et prendre des réservations.
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Approuvant une partie des propos de Julie Dupuy, l’élu de la majorité Jérôme Berder a toutefois relativisé l’impact des navires faisant escale à Concarneau, « pas comparables aux grands paquebots qui ont largement pollué les ports de Méditerranée et qui ont fait l’objet des études citées ». Et de regretter que « l’écologie politique (ait) trop souvent tendance à se vouloir punitive ». Pour Jérôme Berder, il serait préférable de « communiquer pour affirmer que nous sommes ouverts à accueillir des touristes dont la croisière se voudrait plus écologique et respectueuse, et que nous sommes réticents à recevoir ceux qui ne se soucient pas de cet aspect ».
« Besoin d’un éclairage »
A suivi un débat partagé, Antony Le Bras (Concarneau avec vous !) étant « favorable à ce qu’on limite ce type d’escale » et Marc Bigot, le maire, notant « des choses intéressantes » dans les deux interventions et soulignant « les efforts réalisés par les croisiéristes, les armements et les motoristes pour arriver à des choses plus durables ». Quant à François Besombes, il a émis le souhait d’une « information objective sur ce qu’est la croisière aujourd’hui et ce qu’elle sera demain », un avis d’expert, avant de pouvoir se prononcer. « J’ai besoin d’un éclairage sur l’impact écologique et économique », a-t-il dit. Un adjoint à l’environnement rejoint par plusieurs élus, Marc Bigot lui proposant au final de se pencher sur le sujet. À l’arrivée, neuf élus ont voté pour ce vœu, douze contre, et douze autres se sont abstenus.
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