Environ 4 500 personnes se sont réunies à Brest ce samedi après-midi, pour défiler contre le Rassemblement national à l’appel de l’intersyndicale dans une ambiance bon enfant, malgré une courte confrontation finale de quelques-uns avec la police.
Ni anecdotique, ni historique. Environ 4 500 personnes ont répondu à l’appel de l’intersyndicale, ce samedi 15 juin 2024 après-midi à Brest, pour manifester contre le Rassemblement national. C’était le second rassemblement de ce type en quelques jours, après celui, dans l’urgence, de lundi soir, au lendemain des élections européennes, qui avait réuni un peu moins de 2 000 personnes.
« Des craintes mais aussi des espoirs »
« Je suis venu exprimer des craintes mais aussi des espoirs », expliquait Jocelyn, de Ploumoguer. « Se compter aussi et se tenir chaud. La gauche a réussi à créer un programme commun en moins d’une semaine, on attend cela depuis des années. Pour le peuple de gauche, ça peut être aussi une sacrée lumière ».
Anaïg, de Kerlouan, elle, est venue à cause du « choc subi la semaine dernière, retrouver des gens et un peu d’espoir ». Drapeau européen sur les épaules, elle estime que « l’Europe a des valeurs et que cette union est importante pour notre pays ».
Gérard, Brestois, se rappelle ce qu’on lui a raconté de « l’extrême droite au pouvoir en France, sous Pétain. Depuis, on traîne ça et chaque fois qu’il y a eu des manifs contre elle, j’ai toujours fait l’effort d’y être. Ils avancent masqués mais derrière, on sait bien ce qu’il y a. Donc, je suis là pour éviter le pire ».
Ils avancent masqués mais derrière, on sait bien ce qu’il y a
Tout le monde était là pour cela mais sans forcément, toutefois, tout approuver dans le Nouveau Front Populaire ou la manifestation. Une certaine diversité s’exprimait dans les rangs. « Je suis venu manifester contre le FN, car je les appelle toujours comme cela. Mais je suis dégoûté ! », clamait ainsi ce sexagénaire brestois. « Je ne voterai pas pour LFI : le PS s’est fait voler sa première place. Je voterai Larsonneur qui a au moins eu le courage de quitter Renaissance… »
Face-à-face et lacrymo après la manif
Après de brefs discours place de la Liberté, le cortège a commencé à s’étoffer et monter la rue Jean-Jaurès avant de bifurquer et rejoindre la rue Yves-Collet. Syndicats en tête, avec leur banderole « Pour le social et la démocratie, contre la haine et l’extrême droite », et leurs drapeaux colorés, ils étaient suivis d’une foule variée en âge, de drapeaux LGBT et palestiniens, des quelques pancartes revendicatives.
La sono et les danses des Femmes solidaires du Pays de Landerneau-Daoulas donnaient le sourire aux participants et les entraînaient dans leur enthousiasme.
Comme prévu, la manifestation est rentrée vers son point de départ, place de la Liberté, pour éviter des débordements plus bas, aux abords du commissariat central, rue Colbert. Mais une cinquantaine de personnes, vêtues de noir, sont allées à la rencontre des policiers qui attendaient en haut de la rue de Siam. La confrontation à distance n’a duré que quelques minutes : les forces de l’ordre ont envoyé des bombes lacrymogènes en direction des antifascistes, qui se sont assez rapidement dispersés.
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