
C’est une première depuis au moins trente-cinq ans : le député de Brest-centre ne sera pas membre de la commission Défense de l’Assemblée nationale. Alors que le Modem brestois s’en étonne, Pierre-Yves Cadalen se justifie.
Par Pierre CHAPIN.
Le site de l’Assemblée nationale ne permet pas de remonter avant Joseph Gourmelon, en 1986. Mais depuis cette date, c’est une constante : tous les députés de Brest-centre ont été, durant leurs mandats législatifs, membres à part entière de la commission Défense, de Bertrand Cousin (secrétaire de la commission de 1994 à 1997) à Jean-Charles Larsonneur, en passant par Jean-Noël Kerdraon et Patricia Adam (vice-présidente en 2009 puis présidente de 2012 à 2017).
Le nouveau député de Brest-centre, l’Insoumis Pierre-Yves Cadalen, élu sous l’étiquette du Nouveau Front populaire, a mis un terme à cette tradition. Samedi, 20 juillet 2024, il n’a pas souhaité être installé dans cette commission permanente de l’Assemblée nationale, où figurent quatre Bretons : son nouveau président Jean-Michel Jacques, député Renaissance du Morbihan (Hennebont-Gourin), mais aussi Damien Girard (Lorient-Groix), Anne Le Hénanff (Vannes) et Murielle Lepvraud (Guingamp).
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« D’usage d’être une force motrice sur les sujets de Défense »
L’élu brestois, comme il l’avait laissé entendre lors de la campagne pour les législatives, a préféré opter pour la commission des Affaires étrangères, où il siégera aux côtés de poids lourds de tous bords tels Elisabeth Borne, François Hollande, Éric Ciotti, Marine Le Pen ou encore Mathilde Panot.
Un choix « surprenant », pour le Mouvement démocrate de Brest : « Il était d’usage que le représentant de Brest-centre au Palais Bourbon soit une force motrice sur les sujets de Défense à l’Assemblée. Nous serons donc vigilants à ce que Pierre-Yves Cadalen ne marque pas le pas sur les sujets de souveraineté militaire si importants pour notre ville, et qu’il s’inscrive dans l’esprit de la Loi de programmation militaire 2024-2030 votée l’année dernière, ambitieuse pour notre ville comme pour notre pays », prévient le Modem brestois.
« La politique internationale commande la politique de défense »
Contacté ce lundi 22 juillet, Pierre-Yves Cadalen balaie ce qu’il considère comme des « polémiques démagogiques : si un texte est particulièrement important pour les enjeux brestois, on peut tout à fait demander de siéger dans cette commission quand il est étudié », défend le nouveau député. « D’ailleurs, l’un de mes prédécesseurs à Brest, Gabriel Paul, ne siégeait pas en commission Défense ». L’élu en question, député communiste entre 1945 et 1958, était le dernier élu brestois « rouge » en date à l’Assemblée nationale.
Plus largement, Pierre-Yves Cadalen affirme qu’il y a « une logique à siéger aux Affaires étrangères, car c’est la politique internationale qui commande la politique de Défense, et c’est extrêmement important dans un moment où des tensions majeures au plan international constituent le risque d’une guerre généralisée ».
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