Abroger la réforme des retraites, une exigence incontournable (IO.fr-25/07/24)

Ce n’est pas un hasard si les adversaires de tous poils du Nouveau Front populaire concentrent leurs tirs contre cette revendication vitale portée par des millions de travailleurs et jeunes.

Par Nicole BERNARD.

Samedi 20 juillet. BFM TV a invité le député européen François Kalfon pour lui demander son opinion sur la situation.

« Ne pas être campé sur le programme » (FRANÇOIS Kalfon, député européen PS)

François Kalfon est membre de la direction du PS. Il est député européen. Et il nous indique comment il voit les choses : « Il faut que les 66 socialistes (les députés élus le 7 juillet, Ndlr) ne soient pas campés sur le programme du Nouveau Front populaire. » .

« Ne pas être campé sur le programme » sur lequel on a été élu, qu’est-ce que cela veut dire exactement ? M. Kalfon a défendu la candidature de Mme Tubiana au poste de Premier ministre pour le NFP avant qu’elle ne renonce.

Or, non seulement M me Tubiana signe une tribune libre où elle ne dit mot sur les retraites mais elle la signe avec M me  Touraine… qui a fait passer, en 2014, l’augmentation de la durée de cotisations jusqu’à 43 ans.

Ce n’est pas par hasard que ces questions tournent, en grande partie, sur les retraites. Pour des millions, cette question est centrale. Les développements récents remettent à l’ordre du jour de manière immédiate l’abrogation de cette réforme antidémocratique, antisociale, meurtrière.

Au point que, dès le lendemain des élections, le journal bourgeois l’Opinion  titre un article : « Le NFP a promis de revenir sur l’âge de départ par décret. Petit problème : c’est illégal. » .

Illégal ?

Ah bon ! C’est illégal ? On parle d’une loi qui a été imposée contre tout le pays : contre la population (avec 93 % des actifs – et 80 % toutes catégories confondues – opposés), contre l’Assemblée nationale, contre les syndicats. On parle d’une loi dont les décrets d’application ont été pris en juin pour être appliqués en septembre 2023.

Le détricotage de cette loi scélérate par l’annulation des décrets d’application serait illégal ? Oui, pour ceux qui considèrent que les seuls textes légaux sont les textes qui remettent en cause les acquis sociaux. Ils en rêvent depuis 1945 ! Non pour ceux qui veulent annuler le coup de force de 2023.

« Abroger la réforme des retraites aurait un coût colossal » (Le Figaro)

Si, pour l’Opinion, l’abrogation de la réforme Macron est « illégale », pour le président « socialiste » de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, l’abrogation de la réforme Macron est impossible financièrement parlant.

C’est ce que dit Le Figaro du 8 juillet : « Abroger la réforme des retraites aurait un coût colossal » .

C’est ce que dit le gouverneur de la Banque de France, M. Villeroy de Galhau pour qui « nos entreprises ne peuvent pas être alourdies par des coûts salariaux excessifs y compris le Smic » . Que le gouverneur de la Banque de France trouve le Smic excessif ne saurait nous étonner ! Comme le président de la Cour des comptes, il est là pour cela.

Un coût colossal ? De quoi parle-t-on ?

D’après le Conseil d’orientation des retraites (Cor), les dépenses de retraite diminuent ! De 13,4 % du PIB à 13,2 % en 2070 (en 2070 ! On imagine le degré d’incertitude…)1. Alors ? C’est que les recettes diminuent ! De 13,6 % du PIB en 2023 à 12,4 % en 2070 !

De quoi parle-t-on ? Des cotisations et des subventions de l’Etat aux régimes spéciaux. Pas des cadeaux publics aux entreprises.

Des 146,2 milliards de bénéfices engrangés par les sociétés du CAC 40 en 2023 ? Des 175 milliards d’aides publiques aux entreprises ? Assez de mensonges ! Il manquerait de l’argent pour les retraites ?

Il suffit d’aller le chercher dans le Fonds de réserve des retraites (FRR) créé par Jospin en 1999 pour « amortir le choc financier du papy-boom » ? Au 31 décembre 2023, il y a 21 milliards dans le FRR !

Qu’est ce qui est préférable ? Utiliser le FRR pour financer l’abrogation de la réforme des retraites ou attendre que les crises financières l’engloutissent2.

L’abrogation de la réforme des retraites est un enjeu majeur.

DES RASSEMBLEMENTS SYNDICAUX DANS 80 VILLES LE 18 JUILLET

Entendu place de la République, à Paris

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT (extraits) « Nous sommes ici comme dans 80 autres villes de France pour exiger le respect de nos votes. Nous sommes ici pour exiger des réponses à nos luttes. Nous voulons un gouvernement qui abroge la réforme des retraites (applaudissements). Un gouvernement qui augmente les salaires (applaudissements). Un gouvernement qui donne enfin les moyens pour que nos services publics, nos hôpitaux, nos écoles et nos universités puissent fonctionner dignement. (…) Ensemble, grâce à notre mobilisation incroyable, nous avons réussi à faire mentir tous les sondages. Alors nous avons un message à passer aux nouveaux et nouvelles élu.e.s. Soyez à la hauteur de nos luttes (la foule l’interrompt en scandant : “Ne nous trahissez pas ! Ne nous trahissez pas ! Ne nous trahissez pas !”) » .
Jacques Borensztejn, secrétaire adjoint de l’union départementale FO de Paris « L’autisme du président de la République ne peut plus durer. Son gouvernement, battu dans les urnes, désormais à moitié démissionnaire, continue pourtant son œuvre destructrice en publiant nombre de décrets et d’arrêtés, notamment ceux de la loi immigration et ceux visant à mettre en place la sinistre contre-réforme de “choc des savoirs”. Il s’apprête par ailleurs à publier celui sur l’assurance chômage pulvérisant les quelques droits que les travailleurs privés d’emploi conservaient. Il faut que cela s’arrête maintenant. Cela fait bien trop longtemps que le pouvoir macroniste ignore les revendications légitimes des salariés, les combat même avec violence, de la répression contre les gilets jaunes à celle qui s’est déchaînée contre les manifestants exigeant le retrait de la contre-réforme des retraites. L’union départementale FO de Paris le redit, il n’y aura pas de trêve sociale, ni pendant cette période d’instabilité gouvernementale ni pendant les JO. Les salariés d’Aéroports-de-Paris ont montré que la détermination paie. Ils ont obtenu satisfaction ! FO exige, entre autres, l’annulation des fermetures de classes, de lits dans les hôpitaux, le maintien et le développement des services publics, la baisse du tarif des transports publics, voire leur gratuité, le blocage des loyers, la revalorisation de l’allocation adulte handicapé, le blocage des prix, l’augmentation des salaires, l’abrogation de la réforme des retraites, l’augmentation du Smic… Voici quelques-unes des mesures d’urgence que nous exigeons. Ce sont les revendications que FO continuera de porter, quel que soit le gouvernement. (…) »

Source: https://infos-ouvrieres.fr/2024/07/25/abroger-la-reforme-des-retraites-une-exigence-incontournable/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/abroger-la-reforme-des-retraites-une-exigence-incontournable-io-fr-25-07-24/

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