
Jusqu’à quand ce que dit Ziouganov sera-t-il censuré et d’abord dans l’Humanité, qui veut que soient ainsi ignorés les propos des communistes russes ? C’est une longue et détestable tradition qui veut que les communistes français, les progressistes, la gauche ignorent totalement ce que disent les communistes au niveau international. Étonnez-vous après cela qu’il ne se trouve pas une seule voix, un seul journal pour au moins faire état d’une autre voix que celle de fait des défenseurs de l’OTAN. Quand est-ce que la France aura la possibilité d’un débat alors que notre peuple est confronté à des choix aussi fondamentaux ? (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)
https://kprf.ru/party-live/cknews/213633.html
Le 3 octobre, la Douma d’État a adopté des lois sur l’admission de quatre nouvelles entités dans la Fédération de Russie : la république populaire de Donetsk, la république populaire de Lougansk, les régions de Zaporojié et de Kherson. Le président du Comité central du KPRF, chef de la faction du KPRF à la Douma d’État Guennadi Ziouganov a pris la parole à la session plénière de la Douma d’État. Nous portons à votre attention le texte de son discours.
– Chers collègues ! Chers camarades et amis !
Nous avons franchi une étape exceptionnellement importante dans la restauration de l’État russe, ou, pour être plus précis, de notre souveraineté. Je vous félicite pour cette décision historique et j’espère que nous ferons tout notre possible pour respecter les orientations que le Président a énoncées lors de son discours au Kremlin. Le pays et la planète entière ont écouté ce discours.
Il me semble que nous avons enfin compris que notre salut est d’abord dans l’unité du monde russe. J’ai écrit toute une série d’ouvrages sur ce sujet, dont “Le monde russe sur deux axes”. J’ai essayé d’y convaincre les autorités qu’il était impossible d’aller de l’avant sans une profonde compréhension du fait que nous avons atteint le sommet de notre État lorsque nous avons combiné l’idée russe avec le patriotisme soviétique et l’idéal socialiste.
Le pays soviétique a subi une catastrophe géopolitique en 1991. Je suis un témoin vivant de la façon dont tous les canons russophiles et antisoviétiques ont été tirés sur les structures de notre grande puissance, du Parti communiste à l’armée soviétique. Il me semblait alors que rien n’aiderait l’Occident à détruire notre puissance. Mais la “perestroïka”, la “glasnost” et la “démocratie” lui ont permis de faire sauter toutes les protections. En conséquence, le grand pays a été coupé en morceaux. Et, comme l’a dit le président, il a été écartelé vivant et conduit sous la bannière étoilée américaine.
Aujourd’hui, nous avons réalisé que personne dans ce monde n’a besoin de nous, sauf nous-mêmes. Nous devons donc être forts, intelligents et réussir.
Gogol a déclaré que si les Russes n’avaient plus qu’un seul village, ils restaureraient leur État et leur souveraineté. Ce n’est pas un hasard si Staline, après la Victoire, lors de la légendaire réception au Kremlin, a porté le premier toast au peuple russe. Le maréchal des troupes blindées Rybalko a alors demandé : “Camarade Staline, vous êtes géorgien, mais vous comprenez si profondément le caractère russe.” Et Staline de répondre : “Je suis un Russe d’origine géorgienne”.
J’ai eu la chance, avec Ivan Khristoforovich Baghramyan, d’allumer la flamme éternelle près du monument aux héros-tankistes dans le centre d’Oriol – la ville de la première salve. Permettez-moi de vous rappeler que pendant la bataille d’Oriol et de Koursk, environ onze mille des meilleurs fils et filles de notre patrie ont péri chaque jour. Et Baghramyan m’a dit : “Ah, tu sais, Guennadi, quelle était la première question que je posais aux compagnies de marche qui arrivaient pour reconstituer les unités disloquées : combien de Russes y a-t-il dans l’unité ?”. J’étais surpris, et il m’a expliqué : “S’il n’y avait pas plus de 50% de Russes, l’unité militaire était incapable de se battre. Elle était privée d’une épaule commune, d’une volonté commune, et donc d’une victoire commune. Et je renvoyais ces compagnies pour être reformées”.
Ici, dans la Salle des Colonnes, nous étions réunis pour un congrès de députés de tous niveaux. Et Patimat Gamzatova y a pris la parole. Je peux encore entendre sa voix maintenant. C’était une femme charmante et intelligente. Et elle a dit : “Russes, réveillez-vous, le pays se dérobe sous vos pieds ! Nous serons tous perdus sans vous !”
Aujourd’hui, nous sommes bien conscients que le ralliement du monde russe est avant tout la protection de l’ensemble de ses 190 peuples et nationalités. Tous ceux que les Russes ont rassemblés sous leurs bannières pendant plus de mille ans, sans détruire une seule foi, une seule langue, sans humilier une seule culture ou tradition. Cette compréhension, à mon avis, est largement due à notre travail ensemble.
J’ai regardé à nouveau le discours du président Poutine aujourd’hui au Kremlin. Il différait de ses autres discours sur un certain nombre de points fondamentaux. Pour la première fois, le chef de l’État a exposé avec autant de fermeté la vérité de l’histoire, tant en ce qui concerne notre statut d’État que l’attaque de tous nos ennemis qui se sont abattus sur nous. Il a décrit cette attaque des Anglo-Saxons en détail et avec des preuves.
Si, auparavant, ils étaient venus pour nous conquérir, pour diviser notre pays, leur tâche consiste désormais à détruire complètement la langue russe, la culture russe, les traditions russes, notre amitié, nos liens historiques. Le président Poutine a déclaré qu’il s’agissait véritablement de satanisme, c’est-à-dire de la lutte de la lumière et des ténèbres. Nous nous battons pour un avenir meilleur. Et la Russie est derrière nous qui nous soutient. Comme on le disait pendant la Grande Guerre patriotique : “Moscou est derrière nous ! Il n’y a plus de retraite possible !”.
Mais nous devons clairement comprendre qu’aujourd’hui une nouvelle armée de destructeurs s’est rassemblée contre nous. C’est le quatrième Reich de l’OTAN, dans lequel trente pays ont uni leurs armées. Et ils se sont abattus sur notre soeur slave, sur notre chère l’Ukraine, pour en faire une base militaire, un tremplin pour leurs provocations sanglantes.
Je suis d’humeur joyeuse, mais, en même temps, très inquiet. La guerre est une affaire sérieuse. Nous avons échoué lamentablement dans la Première Guerre mondiale oligarchique, tsariste-landlordiste et bourgeoise. Mais les mêmes personnes qui ont été vaincues dans cette guerre, en 1945, sous la bannière rouge d’Octobre, ont remporté une grande victoire. Et la guerre actuelle ne peut être gagnée qu’en la considérant comme patriotique, nationale et populaire, une guerre de libération nationale. C’est une guerre anticoloniale, que chacun doit comprendre. C’est une question de principe.
Nous devons gagner par tous les moyens ! Et j’en appelle à tous les représentants de la Russie multiethnique. Vous le ressentez de manière la plus aiguë ! Je lance également un appel à tous les Russes. N’ayant perdu que deux batailles, nous avons créé de gros problèmes. Et toute perte supplémentaire entraînera une catastrophe sans précédent. Il est donc de notre devoir de mobiliser toutes les forces et ressources afin d’assurer la victoire.
La question de la sécurité est désormais une question urgente pour nous. Quelles mesures prioritaires prendrais-je ? Tout d’abord, la structure de gestion doit être améliorée. Nous devons étudier l’expérience de la Grande guerre patriotique, le travail du Haut commandement suprême et de l’état-major général. Nous devrions également étudier l’expérience de l’opération Anadyr, qui fête cette année son 60e anniversaire.
Cette opération a été menée sur une période de trois mois. Soixante mille personnes ont été déplacées à travers deux océans. Et aucun service de renseignement au monde ne le savait jusqu’à ce que nous déployions à Cuba près de 60 missiles balistiques R-12 et R-14 ainsi que des complexes de défense aérienne S-75. Les Américains ont été stupéfaits en voyant cela. Et ont été obligés de retirer des centaines de leurs missiles d’Italie, d’Angleterre et de Turquie. C’est le véritable art de la guerre ! Mais quand les troupes ukrainiennes avancent vers Krasny Liman depuis trois semaines, et que nous pouvons parfaitement le voir, et que notre commandement n’agit pas, je ne le comprends pas du tout ! En tant que soldat, en tant qu’officier, je ne comprends pas ces décisions ! Nous avons suffisamment de forces et de moyens pour arrêter de telles avancées !
Nous devons tout faire pour renforcer notre armée et soutenir chaque famille, chaque soldat et chaque officier. J’assiste le gouverneur communiste, le chef de ma région natale d’Oryol, Andrei Klychkov, dans la formation d’unités de combat. Je veux vous dire : l’équipement le moins cher pour un soldat coûte cent mille roubles. Et ce, sans compter le gilet pare-balles et le casque ! Et un gilet pare-balles coûte au moins 47 000 maintenant.
Avons-nous un problème pour les produire ? Posez cette question à nos députés Kashin, Kolomeitsev et au général Sobolev. Ils le résoudront rapidement !
Nous devons tout faire pour que la société s’unisse. Et c’est impossible sans la nationalisation, attendue depuis longtemps, de la base minérale et des ressources stratégiques. Sans cela, vous ne pourrez pas résoudre les problèmes auxquels le pays est confronté et qui nécessitent l’accumulation de fonds gigantesques.
Nous devons tout faire pour arrêter la fuite des capitaux. Près de mille milliards de dollars ont déjà été sortis du pays. Et cette année, en sortiront encore 264 milliards. C’est l’argent nécessaire pour construire non seulement quatre ou cinq régions, mais la moitié du pays ! Alors arrêtez cette fuite ! Il n’y a aucun problème ici, si ce n’est celui de la volonté de notre gouvernement, du Premier ministre Mishustin et du ministre des Finances Siluanov, qui ont récemment soumis un nouveau budget à la Douma d’État.
Quant à la taxation progressive, tout le monde devrait s’investir dans notre victoire. Il n’y a qu’en Russie, le seul des vingt pays les plus développés du monde, que les plus riches ne sont pas soumis à un impôt progressif.
Il est grand temps de généraliser l’expérience des entreprises populaires. Confiez-le à notre équipe, et nous vous montrerons comment remplir les comptoirs de produits fins.
Il est nécessaire d’adopter les projets de loi du KPRF “Éducation pour tous” et “Sur les enfants de la guerre”. Qu’est-ce qu’on attend ?
Si j’étais Poutine, j’aurais depuis longtemps publié un décret visant à rendre à Volgograd son nom historique de Stalingrad. Et je démolirais le “Centre Eltsine” et la “Fondation Gorbatchev”, en créant à leur place des centres de formation patriotique pour la jeune génération.
Et je voudrais lancer un nouvel appel : remplacez le panneau étranger sur l’hôtel Moscou !
Toutes ces questions se posent depuis longtemps. Elles doivent être résolues de toute urgence – y compris dans le cadre du budget. La célébration de la réunification de la Russie avec ses territoires historiques doit être soutenue par un nouveau cours financier et socio-économique !