
Vers le 6 août 1944, il y a tout juste 80 ans, 600 à 800 soldats allemands se repliaient à Concarneau pour y organiser une « poche » de défense contre la résistance et les Américains. Le début de 19 jours de combats qui aboutirent à la libération de la ville, le 25 août. Voici les moments clés qui ont marqué cette période.
Par Olivier DESVEAUX.
1-Le repli allemand à Concarneau
Depuis juin 1940, les Allemands sont à Concarneau, Beuzec et Lanriec. Quatre ans plus tard, vers le 6 août 1944, 600 à 800 soldats occupants s’y replient, avec la ferme intention de tenir, face à une Résistance de plus en plus active depuis le débarquement de Normandie, et face à l’arrivée des troupes américaines. Menés par le commandant Otto, ils sont notamment présents à la pointe du Cabellou, au Porzou, en Ville Close, à la Kommandantur, dans l’ancien hôtel de Cornouaille.
2-L’état de siège
L’objectif des mouvements de Résistance, sous les ordres du commandant Rincazaux et de Jean Le Bourhis, est d’encercler les Allemands. Les actions se multiplient. On tente de couler un chalutier dans le chenal pour empêcher les navires allemands de sortir. Le 7, entre Trégunc et Pont-Aven, 40 soldats allemands sont tués dans une embuscade. Au fil des jours, l’étau se resserre. Des centaines de résistants se rassemblent à Beuzec et Lanriec. Le 10, des navires britanniques bombardent la ville en voulant déloger les bateaux allemands. Le 13 août, le capitaine Otto décrète l’état de siège. Il menace : la ville sera incendiée en cas d’attaque des Résistants. La population fuit vers les communes voisines.
3-L’arrivée des Américains
Le 16 août, une quinzaine de chars américains, venant de Rosporden, arrivent à la Maison Blanche. Ils sont commandés par le colonel Brown. Les positions allemandes sont bombardées par les blindés, tandis que les Résistants entrent dans la ville et poursuivent les combats. Le 18, le commandant Otto se rend aux Américains. Mais une partie de ses officiers et de ses soldats, menée par le capitaine de corvette Notholt, refuse de le suivre. Le siège se poursuit.
4-La poursuite des combats
Le 18, la population reçoit l’ordre d’évacuer la ville. Pendant des jours encore, face aux nazis les plus acharnés, les bombardements et combats se poursuivent. Deux usines sont détruites. Des maisons aussi. Les Américains partent le 20 vers Lorient, laissant la Résistance poursuivre la libération de Concarneau. Le 24, le maire de Lanriec, Louis Krebs, est tué par les forces occupantes alors qu’il observait le port aux jumelles de chez lui, au Rouz. Les Résistants attaquent le poste tenu par les Allemands à Kerviniou.
5-Le départ des Allemands
Le 24, la rumeur circule que les derniers Allemands sont prêts à partir par la mer pour rejoindre la poche de Lorient. Au petit matin du 25, une forte explosion retentit : avant leur fuite, ils ont tenté de faire sauter les quais, sur le port. Les dégâts sont limités. Il est 6 h… Au loin, les derniers bateaux allemands quittent Concarneau.
6-La Libération
Le 25 août, à 7 h, le drapeau français flotte sur l’hôtel de ville. Concarneau est libérée, le même jour que Paris. Quelques jours plus tard, le 27, un grand défilé est organisé en ville. Des centaines de résistants, appartenant aux différents groupes ayant pris part aux combats, y participent. Le bonheur de la liberté retrouvée est intense. Reste le bilan, lourd, de tous ceux qui ont perdu la vie, au combat ou assassinés.
Sources originales: Concarneau sous l’Occupation : août 1944, la Libération, publié par la Ville de Concarneau en 1985 et prochainement réédité. La Bretagne libérée, l’album du 60e anniversaire, Le Télégramme, 2004.
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