Lucie Castets, candidate au poste de Première ministre, ne passe pas son temps au bord de la piscine du fort de Brégançon. Elle a une autre ambition, celle de mettre au centre les revendications des Français pour appliquer le programme sur lequel ils ont voté.
Par Edith BOURATCHIK.
Emmanuel Macron, le 23 juillet, dans sa première interview, trois semaines après le second tour des législatives, n’a qu’« une seule ambition pour la France » : « Il faut qu’on soit dans le top 5 » au classement des médailles. Et tout cela vaut bien une trêve olympique ! Tout sauf sa place minoritaire qui est désormais la sienne.
Lucie Castets, candidate au poste de Première ministre depuis cette même date, ne passe pas son temps au bord de la piscine du fort de Brégançon. Elle ne passe pas non plus son temps, comme E. Macron et le gouvernement dit démissionnaire, à écumer, stades, piscines, remises de médailles, etc. Lucie Castets a une autre ambition, celle, forte des millions de voix du NFP et de ses 193 députés, de mettre au centre les revendications des Français pour appliquer le programme sur lequel ils ont voté.
« Un legs de fierté » Olympique VS les revendications
L’objectif du chef de l’État est de « capter la ferveur d’un pays qui apparaît uni et réconcilié avant la fin de la “trêve olympique” » et établir un « legs de fierté » (Le Monde du 3 août).
L’objectif de Lucie Castets, lui, est de respecter le mandat reçu, elle tient donc meetings, visites d’entreprises et rassemblements.
On a d’un côté Jupiter qui a souhaité transformer les 68 millions de Français en spectateurs-sportifs de la grande union nationale et de l’autre, Lucie Castets qui explique que « l’orientation politique de notre gouvernement sera le programme du NFP », avec un objectif « améliorer la vie des gens » (RTL, le 1er août).
On comprend que cela énerve toutes les strates du pouvoir actuel, Macron le premier.
Reprenons les déclarations de Macron, le jour de la proposition unanime du NFP. À la question des journalistes sur le nom de la Première ministre, énervé, il déclare : « Le sujet n’est pas là ». « Le sujet n’est pas un nom donné par une formation politique », car il « serait faux de dire que le Nouveau Front populaire a une majorité quelle qu’elle soit ». Il appelle donc les partis à « savoir faire des compromis ».
Telle n’est pas l’orientation du NFP et de Lucie Castets. Oui, par sa campagne déterminée, elle veut obliger Macron à la nommer. Oui, elle fait campagne sur le programme car « le jour où l’on est appelé, on doit être prêt », « je ne vais pas contredire le programme du NFP qui est ma base de travail » (déclarations des 4 et 5 août).
Ça les énerve tant qu’ils sont prêts à tout.
Ainsi des élus de droite de la mairie de Paris où travaille Lucie Castets, écrivent au procureur de la République pour « violation de son droit de réserve ». Ils préparent activement l’alliance droite-macronie pour sortir Jupiter du pétrin.
De son côté, Le Canard enchaîné fait le jeu de Macron en dénonçant Lucie Castets qui a posé des jours de congé et pas une mise en disponibilité. La différence c’est que dans un cas, on perçoit son salaire, dans l’autre, il faut que la mairie de Paris autorise ce congé et qu’il n’est pas rémunéré.
Il faudrait donc, alors que ni Macron ni Attal n’ont daigné joindre Lucie Castets, vivre de politique et d’eau fraîche pendant des mois. Tout cela évoque quand même des temps très particuliers où les fonctionnaires non conformes aux orientations politiques perdaient leur emploi. Mais soyons-en certains, sur le podium des JO de Paris 2024, ce sont le mépris et le déni de démocratie qui remportent la première place ! Macron est dans le top 5 !
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