
Une délégation des militants rassemblés devant le conseil départemental à Quimper mardi 13 août à 14 h a été reçue par la direction des services. Derrière l’actualité de deux familles de migrants, la question des enfants à la rue en Cornouaille.
Par Olivier SCAGLIA.
« Nous considérons que des enfants à la rue est bien une situation de détresse. Et que le droit à l’hébergement d’urgence est bafoué, ici, dans une ville qui ne connaît habituellement pas ça », rappelle Jean-Pierre Bigorgne porte-parole du collectif organisateur (*) à la trentaine de militants ayant répondu, ce mardi 13 août peu après 14 h, à un nouvel appel à rassemblement au soutien de trois familles de migrants — trois femmes seules avec leurs enfants — et sans solution de logement pérenne depuis plusieurs jours.
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La famille monoparentale de quatre enfants dont un bébé est finalement prise en charge par le conseil départemental. « Mais nous ne savons pas jusqu’à quand », s’interrogeaient les militants juste avant d’être reçus par Rachid Drif, directeur général adjoint de l’action sociale au Département. « Une rallonge de nuitées d’hôtel, c’est évidemment mieux que la rue. Mais pour une famille quatre enfants, ce n’est pas terrible », ajoute-t-il, déplorant le verrouillage du budget du Siao, structure d’État gérant l’accueil d’urgence, via le 115 notamment.
« Nous ne voulons plus voir de familles avec enfants mises à la rue, c’est indigne. » Les services du Département sont en train de faire le lien avec le père salarié et résidant à Mayotte. Une solution pérenne se dessine peut-être pour la mère de famille et ses enfants à Rennes.
Deux familles en suspens
Selon les militants rassemblés ce jour, la deuxième des trois familles serait dans une zone grise administrative, considérée comme irrégulière par la préfecture. « Notre interlocuteur du conseil départemental nous a dit chercher des solutions pour veiller à l’hygiène quotidienne de la famille. Il nous a aussi dit solliciter la préfecture dont ce dossier relèverait. »
Nous appelons à un nouveau rassemblement devant la préfecture mardi 20 août.
La troisième famille ne saurait être considérée en situation d’urgence, car solvable. « Un certain paradoxe », constatent les militants. « Il montre bien la nécessité de rétablir le droit au travail permettant à ces personnes de financer leur logement et de vivre dignement. La preuve, c’est que cette situation est reconnue dans certains cas. »
À l’issue d’un échange d’environ une heure et qualifié de « cordial » de part et d’autre, les militants quimpérois ont décidé d’un nouveau rassemblement devant la préfecture cette fois, mardi 20 août, à 18 h, avec la volonté affichée « d’amplifier le mouvement ».
* Droit d’asile Quimper Cornouaille, Ligue des Droits de l’Homme, Fraternité Douarnenez, Solidaires, Les Écologistes-EELV, LFI, NPA, PCF, PG, UDB, CNT.
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