
Alors que les mois de juillet et d’août ont révélé la situation catastrophique dans laquelle la politique gouvernementale a placé l’hôpital public, on apprend que le gouvernement a baissé le nombre d’internes.
Par Dr Marie-Paule LEMONNIER & Nicole BERNARD.
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N’avait-il pas annoncé qu’il l’augmentait ? Si ! Il avait promis 16 000 postes d’internes en 2027 ! Mensonge ! Au lieu des 9 484 postes d’internes de 2023 (ce qui était déjà totalement insuffisant), il y en aura 7 974 à la rentrée 2024. 1 500 postes d’internes de moins.
Ce ne sont pas seulement des médecins en moins alors que des millions de malades n’ont pas de médecin traitant. Et, par exemple, alors que 14 départements n’ont aucune gynécologue médicale, il y a 19 % de postes en moins !
Ce sont des internes en moins, aujourd’hui, dans les services hospitaliers. C’est-à-dire des services qui ne pourront plus fonctionner et où les autorités responsables de cette situation vont fermer des lits ! D’ailleurs, dans quelles disciplines la réduction est-elle la plus importante ? Dans la médecine générale et… dans la médecine d’urgence !
Comment ne pas faire le lien avec les milliards d’économies que le gouvernement a promis de réaliser ?
Il y aurait moins d’internes parce qu’il y aurait moins de candidats ? Selon le ministre de l’Enseignement supérieur : « il est normal d’adapter le nombre de postes disponibles au nombre de candidats pour conserver la même exigence ».
En clair : ce n’est pas la qualité qui fait le médecin mais la rareté ? Mensonge. Il s’agit de la politique de coupes meurtrières suivie dans tous les domaines.
Les jeunes internes nous expliquent pourquoi il y a moins de candidats. C’est parce que les épreuves ont changé, ce qu’ils refusent. « Nombre d’étudiants ont préféré redoubler leur 4e ou 5e année pour éviter d’échouer. » Ils veulent garder leur chance d’être médecin et dans la spécialité qu’ils ont choisie. Résultat ? Le nombre de postes a diminué alors que les malades ont besoin d’eux. Les internes le disent : « Après 6 ou 7 ans d’études acharnées, on ne nous permet pas de choisir notre métier. Laissez-nous choisir nos postes ! Laissez-nous choisir notre avenir. »
Et ils demandent, dans leur pétition, la réouverture de postes. Près de 20 000 ont signé en quelques jours1. C’est en réalité à nous tous que ces étudiants de médecine s’adressent dans leur pétition. D’un côté, les jeunes médecins qui veulent soigner. De l’autre un gouvernement qui veut encore plus d’économies dans la santé.
Et pendant ce temps-là, les personnels n’en peuvent plus dans les services et les malades restent des jours dans les couloirs, faute de lits !
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