Plus d’étudiants, moins d’offres : la galère pour se loger à Quimper (LT.fr-26/08/24)

« Six à sept dossiers sur dix que nous traitons concernent des étudiants qui ne sont ni de Cornouaille ni même de Bretagne », observe la chargée de gestion d’une agence de location immobilière quimpéroise. (Illustration thématique Le Télégramme)

Trouver un logement étudiant à Quimper relève du casse-tête : marché saturé, parc locatif – y compris social – insuffisant et loyers exorbitants. Alors le modèle de la colocation s’institutionnalise. On fait le point à quelques jours de la rentrée.

Par Olivier SCAGLIA.

Une offre gangrenée, ici comme ailleurs, par les très juteuses et rassurantes locations saisonnières, les exigences parfois sidérantes de certains propriétaires et un parc immobilier dont le périmètre n’est sérieusement élargi que depuis peu : pas un scoop, trouver un logement en location à Quimper relève, de façon générale, d’un parcours du combattant seulement franchi par une forme d’élite. Dans ce contexte, il est évident que le jeu se corse encore un peu plus pour les étudiants qui ont choisi la capitale de Cornouaille.

Allongement des cursus

Premier constat, sans doute à rebours d’une idée reçue, mais corroborée par plusieurs des professionnels de la location immobilière et partagé dans certains établissements d’enseignement supérieurs quimpérois : les étudiants issus (et donc encore hébergés) de familles domiciliées dans un rayon plus de 30 à 40 km autour de Quimper seraient beaucoup plus nombreux que ce que l’on croit.

Six à sept dossiers sur dix que nous traitons concernent des étudiants qui ne sont ni de Cornouaille ni même de Bretagne

« Six à sept dossiers sur dix que nous traitons concernent des étudiants qui ne sont ni de Cornouaille ni même de Bretagne », souligne, par exemple, la chargée de gestion de l’agence Immoplus, appuyée sur ce point par l’interlocutrice de l’agence C comme Immo.

Ajoutez, côté étudiant, une augmentation du besoin de logement par l’allongement de certains cursus comme la troisième année d’IUT (240 étudiants supplémentaires dans la ville) et vous comprenez la difficulté à Quimper. Ville qui accueille une nouvelle promo de première année de médecine (environ 30 étudiants) et s’apprête à ouvrir une école d’ingénieurs (environ 25 étudiants).

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Inertie et prix

« Pour moi, l’allongement des cursus a déstabilisé un peu plus le marché de la location », observe-t-on à l’Agence de Locmaria, plutôt spécialisée dans la cession immobilière. « Il y a un vrai problème de roulement dans les appartements », constate aussi l’interlocutrice de chez Immoplus Plus, y voyant une preuve sans équivoque d’un défaut de logements de petite taille, type studio ou T2.

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Cette professionnelle a le sentiment que le marché du logement est « un peu plus fluide cette année. « Peut-être en raison d’une fin de certains cycles d’études ».

« Je vois de plus en plus de jeunes entrant sur le marché du travail garder leur appartement d’étudiant », remarque aussi l’interlocutrice de l’agence l’Immobilier quimpérois. L’effet rareté contribue à maintenir des loyers élevés : « Aux environs de 500 € pour 20 à 25 m2, avec parfois des charges de copropriété si l’immeuble est bien ».

Peu de petits logements

Plusieurs professionnels rencontrés au seuil de cette rentrée ne manquent pas de rappeler la caractéristique du parc immobilier quimpérois : « Construits dans les années 1950 et 1960, les ensembles ne prévoyaient peu voire pas de petits logements. L’urgence était à l’hébergement des familles avec plusieurs enfants ».

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À Quimper, les 143 chambres de 9 m2 et cinq logements de 18 m2 (PMR) de la résidence universitaire gérée par le Crous affichent complets tous les ans. Tout comme les 60 studios près de l’Emba, à Créac’h-Gwen, et 50 autres dans la résidence des Châtaigniers, rue de l’île de Houat, au Braden, gérés par l’Opac. La réponse sociale au besoin de logements étudiants n’est plus à la hauteur non plus.

Les observateurs restent dubitatifs devant les nouveaux programmes de logements quimpérois qui sortent ou vont sortir de terre. Pas assez de petits appartements à leur sens.

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Source: https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper-29000/plus-detudiants-moins-doffres-la-galere-pour-se-loger-a-quimper-6649061.php

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