
Avec la signature d’un contrat portant sur quatre sous-marins pour les Pays-Bas, Naval Group se remet doucement de la trahison australienne.
Par Olivier CLERC.
Naval Group digère quelque peu l’amère pilule avalée en septembre 2021, lorsqu’un faramineux contrat avec l’Australie, portant sur douze sous-marins (propulsion diesel-électrique, de type Barracuda Blacksword), avait été dénoncé par Canberra. 35 milliards d’euros perdus. Le groupe industriel public français vient en effet de signer avec la Marine royale néerlandaise pour la livraison de quatre submersibles de la même catégorie.
Montant estimé de la transaction : 5,6 milliards d’euros. Et, surtout, voilà qui redore à l’étranger une image ternie après le camouflet. Bouté hors du marché le duo de constructeurs Saab (Suède) et Damen (Pays-Bas). La première livraison s’annonce pour 2034. La dernière pour 2039. « Tous nos sites seront mobilisés, selon leurs compétences et spécialités », annonce Naval Group, qui précise : « Cet accord impliquera aussi un maximum de partenaires néerlandais. »
Lorient et Brest seront ainsi sollicités pour certains modules. Cherbourg sera le lieu d’assemblage final de l’ensemble. C’est là qu’un grand jeu de Tetris doit s’orchestrer. Le site normand est en effet déjà plein comme un œuf, contraint par son foncier au sein de la base navale, et jongle entre les commandes. Avec, pour la France, trois sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de classe Suffren à terminer, et quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de 3e génération (SNLE-3G) dont la construction commence tout juste.
Localement, le terrain manque en effet au sein de la base navale pour implanter de nouvelles nefs d’assemblage. En attendant, la dynamique d’embauches engagée il y a trois ans se poursuit, au rythme de 250 par an.
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