
L’association Pêche Avenir Cap-Sizun interviendra ce mercredi 23 octobre, à l’Auditorium du Port-Musée de Douarnenez, à l’occasion du débat sur la pêche organisé par l’association Baie de Douarnenez Environnement. Les pêcheurs capistes entendent ainsi défendre leur profession et promouvoir une certaine idée de la pêche et du territoire.
Par Dimitri L’HOURS.
C’est une association qui regroupe aujourd’hui 35 ligneurs et 10 fileyeurs du Cap-Sizun : créée en avril 2023, l’association Pêche Avenir Cap-Sizun sera présente lors de la conférence-débat sur la pêche organisée par Baie de Douarnenez Environnement, à l’Auditorium du Port-Musée de Douarnenez, ce mercredi 23 octobre à partir de 20 h. « Même si le port de Poulgoazec n’est pas situé en baie de Douarnenez, quelques membres de l’association ont l’habitude d’y pêcher et nous connaissons les problématiques propres à la baie », indique Thomas Le Gall, ligneur et président de l’association de marins-pêcheurs capistes.
« Remettre du contradictoire »
Surtout, fidèle à la volonté entretenue par l’association depuis sa création, Thomas Le Gall entend « remettre du sens, de la cohérence et du contradictoire dans le débat autour des sujets liés à la pêche ». Il estime que ces derniers ont été quelque peu monopolisés par les organisations environnementales ces dernières années, « avec parfois du mépris de classe et de la condescendance. Nous voulons montrer que notre communauté peut tenir un discours raisonnable, sans verser dans le misérabilisme ». D’autant que, pour Thomas Le Gall, le modèle défendu par les professionnels du Cap est celui d’une petite pêche côtière, durable et respectueuse de la ressource. « Ce modèle peut-être un moteur, un laboratoire et un exemple de pêche résiliente, qualitative, productrice de valeurs économiques mais avant tout de valeurs porteuses de sens humainement ».
« Manque de courage et de volonté »
Et c’est justement ce modèle qui, selon lui, sera le plus affecté par la nouvelle interdiction spatio-temporelle de pêche dans le Golfe de Gascogne, prononcé par la Commission européenne pour la période du 22 janvier au 20 février 2025, dans le but de limiter les captures accidentelles de dauphins. Une décision perçue par le ligneur capiste comme la marque « d’un manque de courage et de volonté ». « Le lien a certainement été trop systématique entre la pêche au filet et la mortalité des petits cétacés dont la cause est sans nul doute multifactorielle (pollutions telluriques, pêche industrielle au large, réchauffement climatique…) », estime le marin, selon qui les données statistiques délivrées par Pelagis « ne peuvent à elles seules justifier des prises de décision ayant de telles conséquences ». Il pointe également une forme d’incohérence dans cette décision, puisque celle-ci conduira les pouvoirs publics à indemniser les pêcheurs condamnés à rester à quai, à l’heure où les comptes publics de la France sont plus que jamais dans le rouge.
« Éradiquer le marin pêcheur de l’espace maritime pour le rendre purement récréatif ou contemplatif n’est viable ni socialement ni écologiquement », lance enfin Thomas Le Gall, qui rappelle la dimension structurante de la pêche dans le Cap-Sizun et son lien profond avec le tissu économique du territoire, mais aussi ses habitants. L’interdiction spatio-temporelle devrait concerner une quinzaine de bateaux capistes. Début 2024, le tonnage de poissons débarqués à la criée de Poulgoazec avait été divisé par trois durant cette période d’interdiction.
Pratique
Conférence-débat sur la pêche ce mercredi 23 octobre, à 20 h à l’Auditorium du Port-Musée de Douarnenez. Entrée libre.
°°°
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/a-douarnenez-les-pecheurs-du-cap-viennent-faire-entendre-leur-voix-ce-mercredi-23-octobre-lt-fr-22-10-24/