Des dizaines de milliers d’étudiants dans les files alimentaires (IO.fr-26/10/24)

Affiche de la campagne de La France insoumise pour les repas Crous à 1 euro pour tous les étudiants.

LA PAROLE A AURELIEN, bénévole au Secours populaire sur une fac et militant FI à Paris 8.

Par la rédaction d’IO

Jeudi 17 octobre, l’association de solidarité étudiante COP1 a sorti un baromètre commandé à Ifop qui révèle que 36 % des étudiants sautent régulièrement des repas pour des raisons financières et que 18 % des étudiants ont recours à l’aide alimentaire.

Ainsi, depuis le Covid, on a vu des milliers d’étudiants faire la queue aux files alimentaires dans les facs et les permanences alimentaires. Dans le même temps la guerre sociale ne cesse d’augmenter.

Comment perçois-tu ce phénomène dans les actions que vous faites ?

Aurélien : Sur la fac où je suis, la distribution que nous organisons avec le Secours populaire deux fois par mois accueille entre 150 et 200 étudiants à chaque fois. L’année dernière, on a accueilli environ 700 étudiants différents sur 15 000 inscrits à la fac, et nous ne sommes pas la seule association à organiser des distributions alimentaires.

Quand on discute avec les étudiants qu’on accueille, les problèmes sont toujours les mêmes : les logements sont trop chers, la nourriture ne fait qu’augmenter, etc. Le pire, c’est que la plupart travaillent à côté de leurs études, quitte à les mettre en péril, mais cela ne suffit pas.

Les aides du Crous ne suffisent pas ?

Pour ceux qui bénéficient de bourse, elles ne leur permettent jamais de couvrir leurs besoins, mais en réalité, la plupart ne sont même pas éligibles aux bourses, soit, car leurs parents gagnent « trop », soit parce qu’ils sont étudiants extra-européens et n’ont le droit à quasiment aucune aide sociale.

En plus, depuis la réforme cyniquement intitulée « bienvenue en France » dans la plupart des facs, les étudiants extra-européens doivent payer jusqu’à dix fois le prix des frais d’inscription des étudiants européens, qui déjà ont du mal à les payer.

Pourtant, ces étudiants sont là directement par la faute de nos dirigeants : la majorité des étudiants étrangers qu’on accueille viennent de pays victimes de l’impérialisme français et occidental : Haïti, Sénégal, Algérie, Ukraine…

Quel peut-être l’impact d’un nouveau budget austéritaire sur vos actions ?

Aujourd’hui, on est en mesure d’aider tout le monde, mais pour nos activités alimentaires, on repose essentiellement sur des subventions publiques, car l’État délègue aux associations la lutte contre la pauvreté pour faire des économies.

Mais avec les récentes annonces du budget d’austérité, on se pose des questions sur la pérennité de ces financements. Ajoutons à cela qu’avec ce budget, on a encore des personnes qui vont tomber dans la précarité et se tourner vers nous.

Que penses-tu qu’il faudrait faire pour régler ces problèmes ?

Le travail dans les associations de solidarité est important, car il permet à des milliers plongés dans la précarité de survivre. Mais il est clair que cela ne règle pas le problème ; les principaux responsables de tout ça, ce sont Macron et ses gouvernements.

Pour combattre la précarité, le meilleur outil est l’organisation, et notamment à partir du point d’appui qu’est aujourd’hui LFI pour la jeunesse, sur la base des revendications telles qu’elles se sont exprimées dans les urnes et dans la rue au cours des derniers mois : repas à 1 euro, logement Crous pour le plus grand nombre, blocage des prix, revenus étudiants.

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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2024/10/26/des-dizaines-de-milliers-detudiants-dans-les-files-alimentaires/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/des-dizaines-de-milliers-detudiants-dans-les-files-alimentaires-io-fr-26-10-24/

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