
Fermé il y a maintenant un mois, l’hypermarché Casino de la galerie du Phare de l’Europe, à Brest, n’a toujours pas trouvé de repreneurs. Le groupe Mercialys, propriétaire des murs, met en cause le groupe Casino. Une procédure judiciaire est lancée.
Par Matéo BONIN.
Le 24 janvier 2024, c’était la surprise pour les Brestois et de nombreux commerçants de la galerie du Phare de l’Europe. Le magasin Casino faisait partie des 23 enseignes du groupe à ne pas trouver de repreneurs et à annoncer sa fermeture, effective depuis le 30 septembre. Une annonce qui a surtout étonné le groupe Mercialys, propriétaire des locaux de la galerie, dont les murs de l’hypermarché Casino. « On a été très surpris d’apprendre, par voie de presse, en janvier dernier, qu’il faisait partie des 23 vilains petits canards. On ne comprend toujours pas pourquoi », confie Stéphane Girard, directeur des opérations et des relations extérieures du groupe Mercialys. Si des raisons objectives comme l’état du magasin, assez abîmé, ou sa taille, peuvent être évoquées, le groupe Casino ne souhaite pas faire de commentaires sur les causes de la non-reprise. « Nous n’avons aucun dialogue privilégié avec Casino donc nous avons décidé d’entamer une démarche juridique en contestant la validité de cette fermeture auprès du tribunal judiciaire de Brest », affirme Stéphane Girard. Contacté, le greffe du tribunal de commerce de Brest n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire.
Un conflit qui a des conséquences sur toute une galerie
Le groupe Mercialys déplore que le Casino n’ait pas été à la hauteur d’un magasin de sa taille, avant sa fermeture. « Depuis des années, l’hypermarché ne jouait plus son rôle de locomotive dans la galerie. Au mois d’octobre 2023, 21 000 visiteurs étaient entrés pour l’hypermarché alors qu’un alimentaire de cette taille devrait drainer autour de 30 000 personnes par mois », regrette Stéphane Girard. Alors, le directeur des opérations de Mercialys « espère que Casino va vendre son fonds de commerce le plus rapidement possible » afin de relancer toute une galerie qui a perdu un tiers de son passage avec la fermeture, sans pour autant mettre en grande difficulté les autres commerces.
Depuis des années, l’hypermarché ne jouait plus son rôle de locomotive dans la galerie
« Si on exclut l’hypermarché, la galerie se porte bien. 41 000 clients étaient entrés pour les 70 autres boutiques en octobre 2023 et, cette année, le chiffre est passé à 43 000 », renseigne Stéphane Girard. « Tout le monde fera le point après les fêtes de fin d’année mais, pour le moment, aucun commerce n’a voulu renégocier son loyer à la baisse ».
À lire sur le sujetBrest : dans la galerie du Phare de l’Europe, l’allée en face du Géant Casino fermé craint de tomber dans l’oubli
« Rompre un bail commercial n’est pas si aisé »
Cette mésentente entre les deux groupes n’a pas encore permis de trouver une affectation aux 7 000 m2 de l’ancien magasin. Si le groupe Casino affirme que « des discussions sont toujours en cours avec les partenaires concernés », Mercialys déclare de son côté « avoir ses propres contacts et travailler à des scénarios de reprise » tout en rappelant que « rompre un bail commercial n’est pas si aisé ». Selon nos informations, un accord pour la reprise du fonds de commerce est étudié en ce moment par les deux parties, avec des conditions pas encore satisfaisantes pour tout le monde. En attendant un débouché juridique ou à l’amiable, la galerie du phare de l’Europe se prépare pour sa période la plus faste économiquement sans son mastodonte alimentaire. Des opérations seront alors mises en place comme « La Galerie vous offre votre premier cadeau de Noël » pour attirer une clientèle de passage, qui reviendra plus régulièrement si repreneur il y a.
°°°
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/quel-est-ce-conflit-qui-fait-trainer-les-choses-au-phare-de-leurope-a-brest-lt-fr-30-10-24/