Dans sa collection « beaux livres », la maison d’édition Skol Vreizh publie un ouvrage sur les Romains d’Armorique. Le texte est signé par Jean-Yves Éveillard, maître de conférences d’histoire ancienne à l’université de Bretagne occidentale de Brest.
La chute de l’Empire romain d’Occident au Vᵉ siècle est un sujet qui a longtemps fasciné les historiens. Mais qui étaient les Romains vivant en Armorique ? Les Romains originaires de l’Italie et des bords de la Méditerranée étaient-ils nombreux ? « Ce sont des questions souvent posées par le public », souligne Jean-Yves Éveillard, spécialiste d’histoire ancienne et maître de conférences à l’université de Bretagne occidentale de Brest.
C’est à ces questions qu’il a voulu répondre en écrivant ce livre intitulé Romains d’Armorique. « J’ai étudié toute la documentation existante, mais aussi les inscriptions lapidaires sur les stèles funéraires, notamment à Nantes, où elles sont les plus nombreuses. »
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Des inscriptions honorifiques
Des inscriptions honorifiques rendant hommage à un notable, comme celles des magistrats Titus Flavius Postiminus et L. Campanius Priscus, trouvées lors de travaux d’urbanisme à Rennes : « On est saisi d’émotion devant ces pierres imposantes, aujourd’hui alignées dans le musée de Bretagne, et gravées de la plus belle écriture qui soit. » Encore plus étonnant, le cippe exposé à Corseul (Côtes-d’Armor), dressé par Caius Flavius Januarius en l’honneur de sa mère Silicia, une femme numide qui avait pris la décision de suivre son fils en Armorique.
L’auteur a aussi relevé les graffitis d’appartenance ainsi que des graffs sur les murs, qualifiés d’expression libre par l’auteur. S’ils sont en général brefs, « un texte de sept lignes gravé sur un fragment d’enduit mural, à la villa des Cléons, à Haute-Goulaine (Loire-Atlantique), fait exception… On peut comprendre que deux hommes, Musicus et Sollisius, soupirent d’amour pour une inconnue. »
Au fil des pages, on découvre un cachet d’oculiste trouvé dans un champ à Merdrignac (Côtes-d’Armor), fabriqué en schiste de Rennes, un objet caractéristique de la médecine en Gaule romaine.
« Au total, 83 noms, tous des personnages censés avoir passé la plus grande partie de leur existence en Bretagne ou y ayant passé un certain temps… C’est évidemment un faible échantillonnage par rapport à l’ensemble de la population ayant vécu dans le territoire. »
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Quoi qu’il en soit, en cinq cents ans, de la fin de la conquête de la Gaule en 51 av. J.-C. à 476 ap. J.-C., date de la chute de l’Empire romain d’Occident, « le temps a été suffisamment long pour que le territoire soit totalement intégré au monde romain ».
Romains d’Armorique, aux éditions Skol Vreizh. Format à l’italienne de 104 pages, 27 €.
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