Environ 500 personnes, dont de nombreux salariés de Michelin, ont manifesté le 13 novembre à Clermont-Ferrand, siège du groupe, pour protester contre la fermeture programmée des usines de Cholet et Vannes, qui menace 1 254 emplois d’ici 2026. Parmi les manifestants, 240 travailleurs des sites concernés avaient fait le déplacement depuis l’ouest de la France pour se joindre à leurs collègues de Clermont-Ferrand et faire entendre leur colère contre cette décision. Soutenus par des figures politiques comme les députées Mathilde Panot et Marianne Maximi de La France Insoumise, ainsi que par des syndicats tels que la CGT et la CFDT, les salariés ont dénoncé une stratégie qui privilégie les dividendes aux actionnaires aux dépens de l’emploi.
Les sites de Cholet et Vannes, qui produisent respectivement des pneus pour camionnettes et des câbles métalliques, sont jugés non compétitifs selon Michelin, en raison de la concurrence asiatique et de la hausse des coûts en Europe. Cette justification est cependant largement contestée par les salariés et les syndicats, qui y voient avant tout une stratégie visant à maximiser les profits. Romain Baciak, délégué syndical central de Michelin, qualifie cet argument de « fausse raison », soulignant que l’objectif principal serait de garantir les bénéfices des actionnaires.
La manifestation de mercredi suit un rassemblement similaire tenu le 8 novembre à Clermont-Ferrand, où environ 200 salariés avaient déjà exprimé leur soutien aux employés de Cholet et Vannes et manifesté leurs inquiétudes pour l’avenir des sites clermontois. Depuis l’annonce des fermetures, les syndicats ont intensifié leur mobilisation, dénonçant un « mépris » de la part de Michelin, qui, malgré des bénéfices substantiels, choisit de réduire ses effectifs en France. La CGT exige que Michelin assume ses responsabilités et assure le maintien des emplois et des salaires des travailleurs touchés, soulignant que le groupe a les moyens financiers nécessaires pour le faire.
Les manifestants ont également critiqué l’utilisation des aides publiques reçues par Michelin, qui, selon Serge Allègre, secrétaire général de la FNIC CGT, auraient été détournées pour augmenter les dividendes. Il a rappelé que Michelin a bénéficié de plusieurs dispositifs d’allègements fiscaux, notamment le crédit d’impôt recherche et le CICE, et a dénoncé l’injustice de voir ces fonds publics utilisés pour financer des licenciements. La mobilisation des salariés s’accompagne d’une inquiétude grandissante pour l’avenir d’autres sites. Hervé Bancel, représentant CGT d’une usine Michelin en Haute-Loire, redoute que ce mouvement de fermetures ne touche d’autres usines. Il précise que des fermetures temporaires et du chômage partiel sont déjà en place à Blavozy, ce qui crée des inquiétudes pour la pérennité des emplois.
Les syndicats exigent que Michelin investisse dans la modernisation des sites pour éviter les licenciements, mais la direction reste ferme sur sa décision, la qualifiant d’ »inéluctable ». Pour Michelin, l’inflation, la concurrence asiatique et les coûts élevés de l’énergie en Europe rendent la fermeture de ces sites inévitable. La colère des employés et des syndicats s’accompagne d’appels à des mesures de soutien significatives. Ils demandent à Michelin de garantir des indemnités conséquentes, ainsi qu’un accompagnement digne pour les salariés en fin de carrière. Les manifestants dénoncent également une gestion axée sur le profit, au détriment de l’esprit familial qui caractérisait autrefois le groupe. Au-delà de la simple opposition à la fermeture, les salariés et les syndicats entendent bien obtenir des garanties concrètes sur l’avenir de chaque salarié touché, espérant que Michelin réévaluera sa décision ou proposera des mesures de soutien à la hauteur de la situation.
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Source: https://www.youtube.com/watch?v=E6VM0RDqstc
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