
Avec l’aval de la macronie décomposée et du gouvernement Barnier minoritaire, soutenu par le RN : 150 000 licenciements prévus, et ils veulent faire les poches des malades et des retraités ! A Michelin, à la SNCF, dans les services publics, les travailleurs n’acceptent pas.
Par Pierre VALDEMIENNE.
Les élections américaines auront donc livré leur verdict plus vite que prévu : en moins de 24 heures, Biden / Harris ont reconnu leur « défaite cuisante » (The Wall Street Journal), les Démocrates étant littéralement balayés, perdant plus de 10 millions de voix par rapport à 2020.
Comme le souligne le communiqué de Democratic Socialists of America (DSA) : « Il ne faut pas s’y tromper : Donald Trump a été élu président en raison de l’incapacité de l’establishment du Parti démocrate à présenter une alternative crédible face à la droite. Pendant des décennies, ils se sont inclinés devant les milliardaires, ont mené des guerres, arraché des millions d’immigrants à leurs familles, et ont montré un manque total d’engagement à améliorer la qualité de vie des travailleurs. Dans sa campagne, Kamala Harris a défendu le rôle de son administration dans le génocide à Gaza et s’est approchée des Républicains, abandonnant la communauté arabe et musulmane ainsi que la base progressiste qui avait aidé à porter les Démocrates au pouvoir. Voici le résultat, et la classe ouvrière internationale en paie le prix. »
Dans la ville américaine où la communauté arabe est la plus importante (Dearborn) et dans un des États les plus industrialisés du pays (Michigan), Kamala Harris obtient 36 % des voix et perd la moitié des électeurs du Parti démocrate. Là où la députée Rachida Tlaib (DSA) qui s’est distinguée par son soutien à la Palestine est élue avec 70 % des voix ! Démonstration implacable qu’il est parfaitement possible de gagner, et largement, sur une ligne de rupture.
Cette démonstration ne vaut-elle que pour les États-Unis ?
En France, le journal patronal Les Échos (8-9 novembre), s’appuyant sur le dernier sondage Elabe, titre sur le « nouveau record d’impopularité pour Emmanuel Macron » : « la cote de confiance du président perd un point s’affichant à 21 %, son plus bas niveau depuis son élection en 2017 ».
Un autre sondage Ipsos révélé cette fois-ci par le quotidien Le Monde (12 novembre) rapporte qu’une majorité de Français sont « mécontents du fonctionnement de la démocratie ». Le sondage précise : « Quelque 68 % des personnes interrogées estiment ainsi que l’économie fonctionne avant tout au profit des riches et des puissants ».
Et pourtant, le gouvernement Macron-Barnier continue : un budget de guerre (60 milliards de coupes !) contre les services publics en passe d’être adopté par 49.3, la remise en cause du statut des fonctionnaires par l’instauration de trois jours de carence, l’avalanche de plans sociaux dans le secteur privé… sans oublier l’offensive de destruction des bases mêmes de la Sécurité sociale.
Et dans le même temps, le budget militaire du pays ne cesse d’augmenter.
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, n’a-t-il pas déclaré il y a quelques jours dans le Journal du Dimanche (10 novembre) : « L’an prochain, le budget des armées augmentera de 3,3 milliards d’euros, pour atteindre 50,5 milliards. Et 68 milliards d’euros en 2030 ! Depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, le budget des armées aura doublé. »
Un budget des armées qui aura doublé en 7 ans lorsque, dans le même temps, 43 500 lits d’hospitalisation complète ont été fermés depuis 11 ans, soit plus de 10 % du nombre total de lits en France.
Face à cette situation, la colère gronde. « Déjà confronté aux plans sociaux chez Michelin et Auchan, le gouvernement doit faire face à une multiplication d’appels à la grève pour novembre et décembre en France, dans un contexte économique peu porteur et sur fond d’austérité budgétaire pour 2025 », indique BFM TV. Les salariés de l’usine Michelin, apprenant la fermeture de leur site mardi 5 novembre dernier, sont en grève depuis. À Vannes, les salariés du site de Michelin ont débrayé et manifesté vendredi 8 novembre.
Une manifestation de tous les salariés de Michelin est prévue devant le siège historique mercredi 13 novembre à Clermont-Ferrand à l’appel de la CGT. Rappelons qu’en 2024, plus d’un milliard de dividendes et de rachats d’actions ont été distribués aux actionnaires de Michelin, un record absolu. Dans le domaine aérien, le syndicat des pilotes de ligne appelle à la grève contre la fiscalité du transport aérien jeudi 14 novembre.
Grève “ultimatum” à la SNCF
En région parisienne, les conducteurs de bus de la société FSO sont en grève quasi-totale depuis jeudi 7 novembre. Aucun bus ne sort des dépôts de Conflans-Sainte-Honorine (78) et Saint-Ouen-l’Aumône (95). Dans ce contexte, les fédérations syndicales de la SNCF appellent à une grève « ultimatum » le 21 novembre contre la privatisation du fret au 1er janvier 2025, et, si le gouvernement ne recule pas, à une grève illimitée à compter du 11 décembre, soit une semaine avant les congés de Noël. Dans la Fonction publique, deux intersyndicales doivent se tenir cette semaine pour discuter de la grève. Avec les cheminots ?
Ces grèves sont appuyées par la France insoumise, force de rupture. Manuel Bompard et Clémence Guetté sont venus apporter leur soutien aux grévistes de Michelin à Cholet pour ne citer qu’un exemple. Pendant des semaines les députés insoumis ont lutté pied à pied pour faire adopter des amendements allant dans le sens du programme de rupture du NFP, pour faire payer les riches.
Depuis plus d’un an, La France insoumise agit et mobilise pour le cessez-le-feu à Gaza et maintenant au Liban. Pas étonnant, dans ces conditions, que les amis de Hollande mènent une guerre contre Jean-Luc Mélenchon. François Hollande n’a-t-il pas déclaré la semaine dernière qu’« il ne peut pas y avoir qu’un seul candidat à gauche » évoquant l’élection présidentielle de 2027. Julien Dray, qui vient de sortir un livre sur Jean-Luc Mélenchon, n’a-t-il pas tancé à l’antenne de Radio J : « La gauche doit rompre avec Mélenchon. Rompre. Elle doit le marginaliser parce que, aujourd’hui, c’est un cancer (…), il est en train d’empoisonner la société française avec les idées qu’il diffuse (…) il ne peut y avoir de collusion possible avec lui. »
Pour notre part, nous sommes plus que jamais avec et dans LFI pour conforter cette ligne de rupture.
RN et macronistes votent contre le volet recettes du budget remanié par les insoumis Mardi 12 novembre, les députés ont largement rejeté le volet recettes du projet de loi de finances pour 2025. Les députés macronistes, de droite et du Rassemblement national se sont alliés pour rejeter leur propre texte qui avait été transformé par les députés LFI qui étaient parvenus à récupérer 75 milliards d’euros de recettes fiscales nouvelles.Une fois de plus, les députés de Marine Le Pen sont venus au secours d’Emmanuel Macron pour rejeter en bloc un projet de budget compatible avec le programme du NFP qui mettait à contribution les plus grandes fortunes et les multinationales. Une fois de plus, le vote sur le projet de loi de finances en est une démonstration : le RN est membre à part entière de la coalition gouvernementale. Opposants factices et vrais complices des macronistes. R. A. |
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