Législatives au Sénégal : raz-de-marée en faveur de la gauche (Pastef) (NBH – 18/11/24)

Au Sénégal, Ousmane Sonko attaque Emmanuel Macron - Jeune Afrique
                                  Ousmane Sonko et Jean-Luc Mélenchon à Dakar

Le président Bassirou Diomaye Faye, son Premier ministre Ousmane Sonko et leur Parti le Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) semblent remporter une nette victoire au Sénégal.

Le président et son mentor et son Premier ministre Ousmane Sanko (qui avait été interdit de candidature sous l’ancien régime du président à la botte de la France) ) souhaitent une reconfiguration des relations avec l’Occident et en particulier la France et une politique économique de gauche. 

Il faut se rappeler que ce parti, le Pastef, avec seulement dix ans d’existence, a remporté l’élection présidentielle dès le premier tour avec 54 %), cela alors que ses deux principaux leaders étaient en prison deux semaines avant le scrutin.

Pour que le Pastef puisse mener sa politique de changement, il reste à savoir si sa majorité sera relative ou absolue et d’éviter ainsi que l’Assemblée ne bloque des lois.

C’est une politique de rupture que veut mener le Pastef  qui s’inscrit dans le cadre revendiqué d’un   panafricanisme de gauche.

C’est Ousmane Sonko qui est le chef incontestable du parti et la campagne a montré qu’il est très populaire, notamment parmi les jeunes. Bien entendu les forces droites néolibérales restent importantes bien que divisées en 3 coalitions et, sans doute aucun, sont soutenues par la France.  

La droite  prétend  promouvoir la sérénité et le calme en opposition à Osman Sonko, présenté comme une personne « inexpérimentée et belliqueuse »…ça vous rappelle quelque chose? Cela étant Sonko a montré pendant la campagne qu’il est capable de riposter aux tentatives de subversion du processus démocratique de rupture.

Des agressions contre le militants de gauche ont eu lieu pendant la campagne et 81 personnes ont été arrêtées. Le cortège de Sanko a même été attaqué à coup de pierre. Fort heureusement les élections se sont déroulées dans le calme.

L’objectif du programme du Pastef est de tripler le PIB par habitant, soutenir la croissance à 7 ou 8 % par an et diviser par 4 le taux de pauvreté dans le pays. Le gouvernement a des propositions concrètes sur les projets d’infrastructures, d’économie, d’éducation, de création d’emplois dans les différentes zones du Sénégal. 

Bien entendu ces objectifs ambitieux et surtout les moyens pour y parvenir inquiètent le capital international: le FMI a mis en garde les autorités contre la détérioration des perspectives budgétaires et le ralentissement économique en suspendant un programme d’aide…Dans la foulée, l’agence de notation internationale Moody’s a dégradé la note souveraine du Sénégal et a placé le pays « sous surveillance ».

La Chine profite de cette situation, elle est devenue le principal investisseur et le deuxième partenaire commercial du Sénégal espérant profiter du recul de l’impérialisme français.

On se dirige vers une très large victoire de la gauche qui attendrait largement la majorité absolue au Parlement: les projections annoncent la possible victoire « écrasante » que réclamait Sonko. Le quotidien Le Soleil titre sur « la déferlante Pastef » . Le journal Le Quotidien titre « Sénégal Moy Sonko » (« Le Sénégal, c’est Sonko » en wolof)

Selon les dernières estimations le Pastef est crédité de 119 sièges, voire 131 sièges sur 165 à l’Assemblée nationale. Une belle victoire en forme de promesse qu’il va falloir tenir. Notamment avec le partage des revenus des ressources naturelles comme les hydrocarbures et de la pêche. Cela ne dépendra pas que de l’exécutif mais sans doute d’abord de la mobilisation de ceux qui aspirent au changement social et démocratique dont le Sénégal a largement besoin, un pays où tout coûte cher, l’eau, l’électricité, la nourriture, pays où le chômage est à plus de 20% et dont nombre de jeunes rêvent de partir loin du pays au risque de leur vie. 

Rappelons enfin que Ousmane Sonko a réservé sa première rencontre publique à Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier a salué la « révolution citoyenne » sénégalaise. Les deux hommes ont tenu ensemble une conférence le 16 mai dernier, à l’université de Dakar, sur les relations entre l’Afrique et l’Europe. La proximité réaffirmée entre Ousmane Sonko et Jean-Luc Mélenchon peut aussi être une autre promesse, celle d’une relation réciproquement profitable et fraternelle entre les peuples sénégalais et français.

Antoine Manessis

Source : http://nbh-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com/2024/11/legislatives-au-senegal-raz-de-maree-en-faveur-de-la-gauche-pastef.html

URL de cet article : https://lherminerouge.fr/legislatives-au-senegal-raz-de-maree-en-faveur-de-la-gauche-pastef-nbh-18-11-24/

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