
Quatre-vingt-un ans après l’exécution de vingt-sept communistes à Châteaubriant, une plaque pour commémorer la mémoire de trois d’entre eux a été inaugurée, samedi 22 octobre, au cimetière de Villepot.
Ils s’appelaient Edmond Lefebvre, Henri Pourchasse et Jean Poulmarc’h. Militants communistes, ils ont été fusillés par les nazis le 22 octobre 1941, dans la carrière de Châteaubriant, aux côtés de vingt-quatre autres prisonniers de guerre. Le lendemain, leurs corps ont été inhumés au cimetière de Villepot. Quatre-vingt-un ans plus tard, une plaque en leur mémoire a été inaugurée au cimetièren samedi après-midi, au terme d’une cérémonie réunissant 150 personnes.
« Une blessure jamais oubliée »
En leur hommage, trois arbres – un noyer, un châtaignier et un chêne – ont également été mis en terre, à l’entrée du cimetière. « Ceux-là non plus ne plieront pas », a souligné Philippe Dugravot, maire de Villepot et conseiller départemental, dans un discours où il a rappelé le contexte de cette exécution. Le 20 octobre 1941, le colonel allemand Holz, chef de la Kommandantur de Nantes, est tué en pleine rue dans la cité des Ducs. En représailles, quarante-huit hommes – communistes, résistants, prisonniers – seront exécutés, dont vingt-sept dans la carrière de Châteaubriant.
« C’est u ne blessure jamais oubliée. Ces hommes nous ont laissé la liberté en héritage », lance au micro Serge Adry, président du comité local du souvenir de Châteaubriant, qui rappelle que cette nouvelle plaque est la dernière. Huit autres ont été installées précédemment dans les huit cimetières où ont été inhumés les autres fusillés de Châteaubriant.
Dans une cérémonie chargée en émotion, le quatuor Les gars à la remorque a lu les dernières lettres que les trois militants avaient envoyées à leurs proches, juste avant leur exécution. Des mots poignants comme ceux d’Henri Pourchasse à sa compagne et à ses enfants : « Je meurs pour mon idéal, mes petits, eux, le verront. »