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La victoire du Frente Amplio, la gauche unie, en Uruguay est une excellente nouvelle.
Yamandu Orsi, le candidat de gauche, a remporté l’élection présidentielle dimanche 24 novembre, lors du deuxième tour qui l’opposait à Alvaro Delgado, candidat de la droite avec 49,8 % des suffrages contre 45,9 %.
José Pépé Mujica, 89 ans, l’ancien président de gauche extrêmement populaire, a soutenu le candidat de la gauche, un prof d’histoire de 57 ans. « »Je le connais depuis une trentaine d’années, je l’ai vu devenir un homme, depuis ses débuts », a déclaré l’ex-président « Pépé », ex-guérillero qui avait été torturé et emprisonné sous la dictature militaire (1973-1985) . Depuis 1989 Orsi milite au sein du « Mouvement de participation populaire » fondé par Mujica.
L’ex-maire de Montevideo Carolina Cosse, qui avait le soutien des communistes et des socialistes (lors des primaires à gauche remportées par Orsi avec 60%), devient sa vice-présidente.
Le 27 octobre dernier, des élections parlementaires concomitantes au premier tour de la présidentielle avaient vu le Frente Amplio remporter 16 des 30 sièges du Sénat et 48 des 99 sièges de la Chambre des députés.
Le président brésilien Lula (gauche) a salué ce résultat: « C’est une victoire pour toute l’Amérique latine et les Caraïbes. »
Le Parti communiste d’Uruguay fondé en 1920 participe au Frente Amplio, coalition d’une douzaine de partis et organisations de gauche. Il a 6 députés et 2 sénateurs.
Durant la dictature le PCU fut an cible des tueurs du régime fasciste à la botte des États-Unis. Des miliers de ses militantes et militants furent torturé-e-s, des centaines assassiné-e-s et « disparu-e-s ». Une « Opération Morgan » fut mise sur pied pour exterminer le PCU et le PVP (Parti pour la victoire du peuple- Marxistes libertaire) et cela pendant 10 ans.
Le PCU est sorti très affaibli de cette longue répression sanglante et de l’effondrement de l’URSS. Depuis la chute de la dictature il est très marginal mais il participe avec ses moyens aux succès du Frente Amplio. Il avait soutenu « José « Pépé » Mujica comme il a soutenu Yamandu Orsi.
Bien entendu les donneurs de leçon, les « purs et durs » du haut de leur oeuvre future vont trouver que tout cela manque de souffle révolutionnaire. Le peuple uruguayen se fiche de ces discours doctrinaires, il a forgé sa voie vers une société plus juste et a confié le gouvernement à la gauche unie du Frente Amplio pour ce faire. Le reste de l’histoire sera l’oeuvre du peuple lui-même.
Le président élu Yamandu Orsi a déclaré le soir de sa victoire que l’Uruguay, « le pays de la liberté, de l’égalité et de la fraternité triomphe une fois de plus, continuons sur cette voie ». C’est ce que nous pouvons espérer à l’heure où en Amérique Latine aussi l’extrême-droite renait de ses cendres.
Vive l’Uruguay et son Frente Amplio !
Antoine Manessis
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