Rattachée à l’université, l’école de maïeutique de Brest, qui forme les sages-femmes, s’apprête à devenir une UFR (unité de formation et de recherche, anciennement faculté). Explications.
Par Paul BOHEC.
« C’est un peu une nouvelle naissance, en quelque sorte », appuie Anne Moal-Patault, directrice de l’école universitaire de maïeutique depuis 2012. Si la législation impose, d’ici au 1er septembre 2027, l’intégration des structures de formation de sages-femmes à l’université, l’Université de Bretagne occidentale (UBO) a décidé d’aller encore plus loin. Celle de Brest va devenir la toute première de France à se transformer en UFR (unité de formation et de recherche) à part entière, au même titre que les facultés de lettres et sciences humaines ou de médecine, par exemple.
« Une véritable reconnaissance »
« C’est un vrai travail collectif et un message fort envoyé par l’université, ainsi qu’une véritable reconnaissance », continue la directrice. « C’est une suite logique de l’intégration fonctionnelle de l’école dans les locaux de la fac de médecine depuis sa naissance », ajoute son adjointe, Gaëlle Delpech-Dunoyer.
La refonte de la formation va permettre aux futurs diplômés d’obtenir, à l’issue de leurs études, dont le cursus est rallongé d’un troisième cycle d’une année, un doctorat. Lilou, étudiante de deuxième année et qui fait partie de la première génération concernée, sourit : « Déjà que les gens pensent que nos études ne se font qu’en deux ou trois années… » Comme elle, Milla, Lalie, Aglaé, Ève, Jeanne, Laura et Romane voient d’un bon œil ce changement et cette reconnaissance : « C’est une profession vraiment à part qui touche à l’intime. Ce qui est paradoxal, c’est qu’on fait de la santé mais que la maladie n’est pas au cœur de notre profession », témoignent-elles.
La recherche placée au cœur de la formation
Cette transformation en UFR va aussi permettre de placer la recherche au cœur de la formation. « C’est très intéressant pour nous parce que la maïeutique ne fait pas encore partie des disciplines de recherche universitaire. Elle est souvent traitée par des médecins et, donc, essentiellement par le prisme de la pathologie. Là, nous avons un vrai socle d’expertise », souligne Maï Le Dû, maîtresse de conférences recrutée grâce, justement, à cette évolution en UFR.
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