
Mardi 17 décembre 2024, lors du conseil municipal de Rosporden (Finistère), les élus ont demandé l’arrêt du démantèlement de l’entreprise Fret SNCF. Face à l’urgence écologique, les conseillers municipaux déplorent que le train, moins polluant que le camion, soit trop peu utilisé pour le transport de marchandises. Ils souhaiteraient que le barreau ferroviaire entre la gare de Rosporden et le secteur d’activité de Coat-Conq, à Concarneau, soit réactivé.
Au conseil municipal de Rosporden (Finistère), mardi 17 décembre 2024, les élus ont souhaité l’arrêt du démantèlement de l’entreprise Fret SNCF. Karen le Moal, adjointe aux solidarités, a d’abord rappelé que le fret ferroviaire français est en déclin depuis les années 1970.
Une situation accentuée, selon l’élue par « un processus de libéralisation et d’ouverture, à la concurrence du secteur, aux effets délétères. L’affaiblissement du fret ferroviaire a conduit à un transfert massif de marchandises sur les routes. Le transport par le rail ne représente que 9 % de part du marché, en France contre une moyenne de près de 20 %, en Europe et seulement de 1,4 %, en Bretagne », déplore l’adjointe.
« Neuf fois moins de gaz à effet de serre »
Elle estime que le fret ferroviaire est le parent pauvre des investissements réalisés par la SNCF et défend l’idée que le fret n’apporte que des avantages, en lien avec les questions environnementales et écologiques.
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Karen le Moal s’appuie sur des chiffres qu’elle considère comme révélateurs, « Un train complet représente 50 camions. Un train émet neuf fois moins de gaz à effet de serre, qu’un camion. Enfin, le roulement d’un essieu de camion équivaut au roulement de 3 000 voitures. »
Viser « 25 % de fret ferroviaire d’ici 2050 »
L’adjointe poursuit : « Le fret ferroviaire confortera l’existence des secteurs agricoles, halieutiques et industriels, en favorisant le transport des marchandises, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Il apparaît urgent de définir un rééquilibrage modal du transport routier vers le rail, afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Avec un objectif de 25 % de ferroviaire, dans le transport de marchandises et 25 % pour le transport de voyageurs, d’ici 2050. »
Créer un centre d’expédition dans le Finistère Sud ?
Elle prend l’exemple de la gare de Rosporden, rappelant qu’il existe un barreau ferroviaire électrifié de 7 km, entre la gare et le secteur d’activité de Coat-Conq, à Concarneau et qui ne demande qu’à être réactivé. « Il permettrait la réalisation d’un centre d’expédition, en Finistère Sud. »
Le conseil municipal demande donc, à l’État et à la SNCF, de mobiliser les moyens d’investissement supplémentaires nécessaires pour le développement du service public ferroviaire. En élaborant, notamment, un plan de transport ferroviaire de marchandises connectant la Bretagne et encore plus, le Finistère Sud au reste de l’Europe.
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