
Des centaines de milliers de Cubains ont participé à la manifestation de masse contre le blocus américain de Cuba qui a duré six décennies et l’inclusion de Cuba sur la liste des États américains soutenant le terrorisme.
« Président Biden, retirez Cuba de la liste infâme ! » se sont exclamés les plus d’un demi-million de Cubains qui ont marché sur le malecón de La Havane jusqu’à l’ambassade des États-Unis. La marche de masse a été appelée par le président cubain Miguel Diaz-Canel plus tôt cette semaine pour démontrer le rejet absolu et total du peuple cubain au blocus imposé par les États-Unis sur l’île pendant six décennies, ainsi qu’à l’inclusion de Cuba dans la liste des États soutenant le terrorisme des États-Unis (SSoT) qui, ensemble, ont fait des ravages sur l’économie de l’île.
La marche était dirigée par le président cubain Miguel Diaz-Canel et le général Raúl Castro, qui étaient flanqués de plus d’un demi-million de Cubains de tous les secteurs de la vie, y compris des étudiants, des médecins, des ouvriers du bâtiment, des artistes, etc. Les jeunes et les étudiants cubains qui ont participé à la mobilisation massive portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « La jeunesse n’échouera pas ! » et « C’est la révolution ! ».

La mobilisation de masse a commencé au Tribunal anti-impérialiste José Martí sur le malecón, qui se trouve directement en face de l’ambassade des États-Unis. Le président cubain y a prononcé un discours dans lequel il a condamné l’inaction de Joe Biden dans l’inversion des politiques de son prédécesseur Donald Trump qui ont resserré l’étau économique et financier sur Cuba. Biden, a-t-il dit, « n’a rien fait pour s’éloigner de la ligne de blocus renforcé et d’asphyxie économique de Cuba laissée en héritage par l’administration républicaine qui revient dans le Bureau ovale en janvier ».
Il a également souligné que des personnes de partout aux États-Unis et dans le monde ont récemment attiré l’attention sur la politique inhumaine des États-Unis qui va à l’encontre du droit international : « Au cours des dernières semaines et des derniers jours, de nombreuses déclarations de dirigeants américains et d’autres parties du monde ont exigé que Biden fasse usage de son autorité pour au moins retirer le nom d’une nation qui n’aurait jamais dû figurer sur cette liste fallacieuse. »
Il a également souligné que des personnes de partout aux États-Unis et dans le monde ont récemment attiré l’attention sur la politique inhumaine des États-Unis qui va à l’encontre du droit international : « Au cours des dernières semaines et des derniers jours, de nombreuses déclarations de dirigeants américains et d’autres parties du monde ont exigé que Biden fasse usage de son autorité pour au moins retirer le nom d’une nation qui n’aurait jamais dû figurer sur cette liste fallacieuse. »
Il a souligné que « lorsque notre commerce international est persécuté et que les transactions financières sont entravées, le peuple cubain est privé de nourriture, de médicaments, de carburant, de biens, de fournitures et de marchandises essentiels à sa survie ».
En plus de condamner le blocus illégal, Díaz-Canel a également alerté le peuple cubain qu’il y a actuellement des groupes paramilitaires qui s’entraînent dans le sud de la Floride avec l’intention de mener des attaques terroristes contre Cuba. « Ils sont basés dans le sud de la Floride et ne se cachent pas pour s’entraîner. Ils le font publiquement, à la vue de tous et avec la protection des autorités locales, allant même jusqu’à violer leurs propres lois et traités internationaux. »
L’annonce du président était à la fois un avertissement et une tentative de dénoncer la profonde hypocrisie qui consiste à qualifier Cuba de parrain du terrorisme, alors qu’au vu et au su des autorités américaines, ces groupes « organisent, promeuvent et financent des actions terroristes contre les structures sociales et économiques de Cuba ». Ce phénomène n’est pas nouveau et il a rappelé à la population comment les États-Unis ont abrité des « terroristes avoués » et les agents de la CIA Luis Posada Carriles et Orlando Bosch qui ont été les architectes de nombreuses attaques criminelles contre le peuple cubain, la pire étant l’attentat à la bombe de 1976 contre un avion cubain qui a entraîné la mort de 73 personnes. « Connaissant de tels antécédents », a déclaré Diaz-Canel, « aucun dirigeant américain ne peut classer Cuba comme un État terroriste ».

La demande de mettre fin au blocus américain de plus de 60 ans contre Cuba et de retirer le pays de la liste SSoT est devenue encore plus urgente à la lumière de la crise énergétique sur l’île. Au cours des derniers mois, Cuba a subi une série de pannes d’électricité en raison de son principal problème d’accès au carburant pour maintenir ses centrales électriques en activité.
L’élection du leader d’extrême droite Donald Trump à la présidence a également suscité des craintes qu’il n’intensifie les mesures coercitives unilatérales existantes contre Cuba.
Cependant, comme en témoigne la mobilisation de masse, le peuple cubain a juré de rester ferme face à toute menace posée contre lui par le gouvernement des États-Unis et maintient qu’il est ouvert au dialogue avec toute administration étasunienne sur la base du respect mutuel et de l’égalité.
En conclusion de son discours, le président cubain Miguel Diaz-Canel a déclaré : « Si les États-Unis persistent dans leur détermination à saper notre souveraineté, notre indépendance, notre socialisme, ils ne trouveront que rébellion et intransigeance ! Toutes les administrations qui ont essayé ont survécu à la Révolution cubaine, et elles continueront de l’être. C’est une marche, oui, une marche très anti-impérialiste ! Contre l’impérialisme étasunien et sa prétention à s’imposer à Cuba par la force ou la séduction, nous marcherons maintenant et toujours ! ».
Source : https://peoplesdispatch.org/2024/12/21/cubans-march-against-the-us-blockade/
URL de cet article : https://lherminerouge.fr/les-cubains-manifestent-contre-le-blocus-americain-peoples-dispatch-21-12-24/