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Elon Musk, l’homme le plus riche du monde (fortune nette évaluée à 436,8 milliards de dollars par Forbes) , super-ministre de Donald Trump, homme d’affaires, patron de X, de Tesla et de Space X (entre autres) s’est fendu d’une tribune dans Die Welt, un grand journal de droite allemand.
Que dit-il?
Que l’AfD (Alternative pour l’Allemagne), le parti néofasciste allemand, est « la seule étincelle d’espoir pour le pays » . La RFA est en campagne pour les législatives qui auront lieu le 23 février 2025.
Il justifie son ingérence par son statut d’investisseur (Tesla). Il estime que l’Allemagne est « au bord de l’effondrement économique et culturel ».
Les partis traditionnels en Allemagne ont échoué. Leur politique a conduit à une stagnation économique, des troubles sociaux et une érosion de l’identité nationale. L’AfD défend le réalisme politique explique-t-il dans Die Welt.
Musk félicite l’AfD de proposer la baisse des impôts et la dérégulation, le renforcement du contrôle sur l’immigration et la réforme de la politique énergétique en faveur du nucléaire. Elon Musk estime que « l’Allemagne s’est trop confortablement installée dans la médiocrité et qu’il est temps de procéder à des changements audacieux ». Il précise « L’AfD a compris que la liberté économique n’est pas seulement souhaitable, mais nécessaire. Son approche de la réduction de la surrèglementation étatique, de la baisse des impôts et de la déréglementation du marché reflète les principes que Tesla et SpaceX ont mis en oeuvre », tu m’étonnes…
Or ce programme est aussi celui de la droite (CDU-CSU). Donc en faisant ce choix de l’extrême-droite Musk légitime le parti néofasciste (19% des intentions de vote). D’autant qu’il ajoute « que seule l’AfD est digne de confiance, les autres partis ayant échoué. A ceux qui condamnent l’AfD comme extrémiste, je dis : Ne vous laissez pas troubler par l’étiquette qui lui est collée.”
Les choses sont claires mais très inquiétantes: une fraction du grand capital opte ouvertement pour la « solution fasciste » comme elle l’avait fait dans les années 1920-1930. Bien sûr dans une perspective d’union des droites mais sous l’hégémonie de sa fraction la plus extrême et la plus radicalisée. La plus liberticide, la plus violente, la plus anti-sociale. Trump ou Milei en sont les exemples sur le continent américain.
Musk qui est certainement un faiseur d’argent avisé est aussi un abruti parfait. Il suffit de voire son argumentation pour montrer que l’AfD n’est pas fasciste: la présidente du parti néofasciste « Alice Weidel, est en couple avec une femme sri-lankaise. Est-ce que cela vous fait penser à Hitler ? S’il vous plait ! » s’exclame-t-il. On voit le niveau…
La droite allemande, les Verts et le SPD enragent « L’AfD veut quitter l’Otan, réactiver Nord-Stream 2, et est anti-américain, pro-Poutine et pro-Russie. Est-ce que c’est ce que veulent les Etats-Unis ? » déclare un parlementaire de la CDU rappelant que « l’AfD veut quitter l’euro ». Le secrétaire général du SPD a quant à lui déclaré « Il est inacceptable que des milliardaires étrangers tentent d’influencer notre paysage politique et soutiennent ainsi des partis qui sapent nos valeurs démocratiques » Pas sûr que tout cela nuise aux néofascistes dans l’opinion publique.
Dans la presse la publication de la tribune d’Elon Musk a suscité des tensions, en particulier au sein du journal Die Welt entraînant la démission de la rédactrice en chef du journal.
Un journaliste sans doute soucieux de ménager son avenir écrit « Même un génie peut se tromper ».
Un génie ? Vraiment ?
Antoine Manessis
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