
Quinze jours après le passage du cyclone Chido qui a dévasté Mayotte, le Quimpérois Hugo David, bénévole pour la Croix-Rouge, s’est porté volontaire pour s’y rendre. Il nous confie son état d’esprit quelques heures avant le décollage.
Entretien réalisé par Johanne BOUCHET .
Que faites-vous au sein de la Croix-Rouge ?
Je suis secouriste au sein des unités locales de Quimper et de Brest et responsable de la communication au niveau du Finistère et notamment pour ce qui concerne les actions à Mayotte. Je suis l’interlocuteur direct avec notre centre opérationnel à Paris.
Comment êtes-vous devenu bénévole pour la Croix-Rouge ?
C’est une histoire de famille. Mon papa et mon frère sont aussi bénévoles pour la Croix-Rouge, à différents postes et dans différentes régions. Moi, ça fait sept ans et mon père dix ans. Quand j’étais tout jeune, je l’ai vu travailler sur des postes de secours et d’action sociale. Cela m’a donné envie de faire la même chose.
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Quelles sont vos missions habituellement ?
Je peux être présent sur tous les niveaux de dispositifs de secours. Cet été, j’étais présent en tant que secouriste sur les Fêtes maritimes et sur la fête du 14 juillet. Je n’ai pas pu faire les Jeux olympiques car je travaillais.
C’est vous qui vous êtes porté volontaire pour partir à Mayotte ?
Oui, dès le début il y a eu un appel à volontaires au niveau national sur tous les types de profils, pour envoyer des bénévoles sur place. Nous avons été nombreux à nous montrer disponibles.
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Qu’allez-vous faire sur place ?
J’aurai plus un rôle au niveau de la communication. Avec un autre bénévole, nous allons observer et raconter ce qui s’y passe et de quelle manière la Croix-Rouge agit. Nous serons constamment avec les secouristes, dans leur hébergement et sur le terrain. L’idée est de pouvoir suivre leurs missions, comme le rétablissement des liens familiaux, le soutien psychologique, la distribution et l’accès à l’eau et à l’hygiène qui est quelque chose de fondamentale en ce moment.
C’est une première pour moi d’aller sur une situation d’urgence d’une telle ampleur.
L’objectif est aussi de montrer concrètement ce que deviennent les dons ?
Oui. Depuis le début de l’appel aux dons, la Croix-Rouge a reçu près de 5 M€. Trois millions d’euros ont déjà été investis dans l’achat de matériel d’hygiène, pour le traitement de l’eau, dans la distribution alimentaire, pour de la reconstruction. Tout ce matériel est en cours d’acheminement pour Mayotte.
Quel est votre état d’esprit quelques heures avant de décoller ?
Nous avons déjà eu des retours de nos bénévoles qui sont sur place, donc on sait un peu à quoi on peut d’attendre. C’est quelque chose d’inédit, beaucoup de nos bénévoles ne sont jamais intervenus sur une telle mission. C’est une première aussi pour moi d’aller sur une situation d’urgence d’une telle ampleur.
Pensez-vous être prêt psychologiquement ?
On est formé en interne pour faire face à des situations d’urgence. Après, la formation ne fait pas tout, mais nous sommes encadrés. Nous avons des médecins et psychologues auxquels nous pouvons faire appel. On est plutôt bien préparé en amont pour ce type de mission.
Pratique
Les dons peuvent être effectués sur le web : www.croix-rouge.fr, ou par chèque à l’ordre : Croix-Rouge française – Urgence Mayotte – 75678 Paris Cedex 14.
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