
Herbert Kickl
Le Parti de la liberté d’Autriche, FPÖ (néofasciste) est aux portes de la chancellerie de l’Autriche. Ce parti a été fondé par d’anciens nazis.
Dans l’indifférence médiatique générale.
Après les élections NBH a consacré 2 articles à la situation autrichienne les 29 et 30 septembre 2024.
L’ÖVP, Parti populaire autrichien (droite) du chancelier sortant Karl Nehammer, arrivé en seconde position (26,3 % des voix), avait entamé des discussions avec le Parti social-démocrate (SPÖ, 21,1 % des suffrages) et le petit parti libéral Neos (9 %) pour constituer une « grande coalition ». Les fascistes obtenaient 29% des voix et arrivaient donc en tête.
Mais vendredi 3 janvier Nehammer le chef de la droite annonçait l’échec d’une entente avec le SPÖ et Neos. Gauche et droite ne parvenant pas à se mettre d’accord sur l’impôt sur la fortune, les droits de succession, les retraites, et des divergences sur la façon de contrôler le déficit budgétaire. Nehammer a démissionné de son mandat de chancelier et de chef de file de l’ÖVP.
Aussi aujourd’hui 6 janvier 2025 le président de la République, l’écologiste Alexander Van der Bellen, doit recevoir le führer de FPÖ et malgré ses préventions contre le FPÖ il pourrait lui confier le mandat pour former un gouvernement.
Le chef du FPÖ suscitait jusqu’ici le rejet du reste des formations politiques autrichiennes. La gauche effrayée par ses convictions néofascistes et racistes, la droite par ses positions prorusses et anti-OTAN. Mais les partis anti-Herbert Kickl ne sont pas parvenus à un accord de gouvernement et la perspective du très extrémiste Kickl à la chancellerie devient dangereusement proche.
Car la droite (ÖVP) a annoncé dimanche 5 janvier être prêts à discuter avec le FPÖ (extrême droite) pour former un nouveau gouvernement.
Cela n’a rien évidemment rien de surprenant. Partout les droites finissent, de tout temps et partout, par s’allier et se soumettre à l’extrême-droite néofasciste, le grand capital restant le maître du jeu.
Comme en France la « stabilité » est le prétexte aux capitulations devant les néofascistes que ce soit dans les discours de Macron, Bayrou, Hollande ou Le Pen. Le nouveau leader de la droite autrichienne Christian Stocker a déclaré « Ce pays a besoin d’un gouvernement stable aujourd’hui, et nous ne pouvons continuer de perdre un temps que nous n’avons pas dans des campagnes électorales ou des élections ». Rien que ces propos en disent long sur la mépris de la droite pour la démocratie.
Le chef des sociaux-démocrates, Andreas Babler, estime que ceux qui, au sein de la droite, « ont toujours flirté» avec l’extrême droite l’ont emporté, pointant le risque d’un gouvernement FPÖ-ÖVP avec un chancelier extrémiste d’extrême droite ». Risque qui se rapproche de sa concrétisation.
Herbert Kickl se réclame de la notion raciste de « remigration », avec comme projet de déchoir de leur nationalité et d’expulser des Autrichiens d’origine étrangère.
Bien entendu la situation autrichienne aura des conséquences en pleine campagne électorale et Allemagne.
Après Elon Musk qui se prononce pour les néofascistes de l’AfD, après Meloni en Italie, Petr Fiala en Tchéquie, Geert Wilders aux Pays-Bas, Orban en Hongrie…l’Allemagne devrait jeter un regard sur son voisin du sud pour voir son possible et sinistre avenir et celui de l’Europe si une immense vague antifasciste ne se lève pas pour stopper la nouvelle peste brune.
Antoine Manessis
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