Plus d’un mois après le cyclone Chido, un projet de loi pour reconstruire Mayotte largement insuffisant (LI.fr-23/01/25)

Capture d’écran (France Télévisions).

Plus d’un mois après le passage du cyclone Chido et la tempête Dikeledi, Mayotte reste un « paysage de désolation ». C’est ce qu’ont pu constater les députées LFI Mathilde Hignet et Nadège Abomangoli s’étant rendus à Mayotte la semaine dernière. « Des femmes et des enfants dorment encore dehors, des maisons restent sans bâche, c’est la conséquence d’un manque d’anticipation et une réaction tardive des pouvoirs publics », a expliqué Mathilde Hignet hier à l’Assemblée nationale, décryptant un projet de loi de reconstruction argement insuffisant.

« L’article 2 [du projet de loi du gouvernement] concerne les écoles touchées par le cyclone, mais rien n’est fait pour améliorer le taux de scolarisation alors que 15 000 enfants à Mayotte n’y ont pas accès ! », a rappelé la députée LFI. Pour y pallier, le groupe parlementaire insoumis a déposé un contre-plan d’urgence avec onze priorités ainsi qu’une commission d’enquête pour faire toute la lumière sur l’impréparation de l’archipel face aux risques naturels majeurs et victime du sous-développement accentué par sept ans de politiques macronistes.

Les exemples d’inégalités ne manquent pas. Aurélie Trouvé, députée LFI et présidente des affaires économiques, l’a rappelé dans l’hémicycle : « À Mayotte, le RSA est 50 % moins élevé, il n’y a pas de CMU, les allocations familiales et le SMIC sont moins élevés… alors que la vie est plus chère ! ». Notre article.

Un projet de loi largement insuffisant

« L’article 2 concerne les écoles touchées par le cyclone, mais rien pour améliorer le taux de scolarisation. Plus de 15 000 enfants à Mayotte n’y ont pas accès sur l’île. Rien sur le gel des loyers, et minimas sociaux. Les Mahorais attendent des bâches, de l’eau, de la nourriture en quantité suffisante et des mesures fortes pour désenclaver Mayotte, archipel des exceptions ! ».

Trois phrases prononcées par la députée LFI qui disent sa colère et son désarroi face au projet de loi présenté par le gouvernement pour reconstruire l’archipel. Soit Bayrou et sa clique ne se rendent pas compte de la détresse absolue dans laquelle se trouve l’archipel, soit ils choisissent volontairement de ne pas y mettre autant de moyens qu’il en faudrait.

Le soutien largement insuffisant prévu pour les agriculteurs témoigne de l’insuffisance du projet de loi gouvernemental. Alors qu’ils auraient besoin d’au moins plusieurs milliers d’euros pour maintenir à flot leurs exploitations, le gouvernement ne prévoit de leur verser que 1 000 euros chacun aux agriculteurs. Pour rappel, 90 % des serres sont détruites sur l’archipel. La situation est telle que la souveraineté alimentaire de l’archipel est menacée.

Reconstruction au rabais de l’archipel avec un gouvernement qui pourrait légiférer par ordonnances, mesures limités et court-termistes, obsession migratoires au détriment des autres besoins de l’archipel… Voilà en résumé ce que contient le projet de loi du gouvernement. « Mayotte ne doit pas être laissée seule pour gérer les crises. La solidarité nationale plutôt que la préférence nationale, c’est d’abord la convergence sociale ! », appelait de ses voeux la députée LFI Nadège Abomangoli.

Pour aller plus loin : Mayotte privée de tout, douze jours après le passage du cyclone Chido

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https://x.com/L_insoumission/status/1881391070740959659

« Nos 11 priorités pour Mayotte » – Les insoumis ont présenté un contre plan d’urgence pour Mayotte

Face à l’insuffisance criante du projet de loi porté par le gouvernement, Manuel Valls au premier chef, LFI est le seul groupe parlementaire à avoir présenté un contre-projet de loi. Accès à l’eau garanti, un logement digne pour toutes et tous, mettre fin à la pauvreté à Mayotte, y garantir la sûreté des habitants, reconstruire une école de l’égalité et de l’émancipation… Voilà autant d’objectifs fixés par LFI, décrits dans le détail dans leur contre-projet.

Pour aller plus loin : Cyclone à Mayotte : LFI organise des collectes pour venir en aide aux sinistrés

Sans eau pendant 3 jours, les humains ne peuvent tenir. L’enjeu est fondamental à Mayotte, alors que les Mahorais subissaient déjà au quotidien de nombreuses coupures d’eau, parfois jusqu’à 36 heures d’affilée. Au-delà de mesures immédiates, comme le blocage et la diminution du prix de l’eau pour l’aligner sur les prix hexagonaux, LFI propose demande l’annulation des factures exorbitantes des Mahorais au moins jusqu’au 31 mars 2025, mais aussi de mettre en place un plan massif pour renouveler et améliorer les infrastructures d’eau.

Un toit pour chacun, sous lequel on peut recommencer à reconstruire son existence lorsque tout a été détruit. Le cyclone Chido a révélé l’ampleur de la crise du logement à Mayotte. Au moins 4 habitations sur 10 étaient déjà des constructions précaires. Dans l’immédiat, LFI suggère l’annulation des factures de loyer des Mahorais du 14 décembre 2024 au 31 mars 2025. À terme, les insoumis demande qu’un véritable plan logement en Outre-mer soit adopté et de garantir le relogement durable de toutes les personnes présentes à Mayotte.

Enfin, le groupe parlementaire insoumis a déposé une commission d’enquête pour faire toute la lumière sur l’impréparation de l’archipel face aux risques naturels majeurs et victime du cyclone. Pour rapel, les macronistes ont sabordé en 2023 une commission d’enquête obtenue par LFI à l’Assemblée nationale concernant les risques naturels majeurs en outre-mer.

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https://x.com/FiAssemblee/status/1882079123436446054
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« Emmanuel Macron, président du mépris colonial » /// Les crayons de L’insoumission, paz Xab / La Plume Rieuse.

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Source: https://linsoumission.fr/2025/01/23/un-mois-apres-chido-mayotte-delaissee/

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