Marylise Léon (CFDT) : « Le slogan “64 ans, c’est non !” n’a pas pris une ride » (H.fr-28/01/25)

Marylise Leon, secrétaire générale de la CFDT, au ministère du Travail pour une réunion avec le premier ministre, des dirigeants syndicaux et le patronat sur la réforme des retraites, le 17 janvier 2025.
© REUTERS/Sarah Meyssonnier

Marylise Léon a donné une conférence de presse dans laquelle elle a redit son opposition à la réforme d’avril 2023, tout en laissant la porte ouverte à une négociation avec le patronat.

Par Cyprien BOGANDA.

La formule est toute trouvée : la CFDT a décidé d’adresser sa propre « lettre de cadrage » au patronat et au gouvernement, en vue des discussions à venir autour de la réécriture de la réforme des retraites d’avril 2023 (recul de l’âge légal de 62 à 64 ans). Lors d’une conférence de presse, Marylise Léon, sa secrétaire générale, a tenu à rappeler les « trois priorités » autour desquelles se structureront les positions de son syndicat.

En préambule, elle s’est félicitée de la réouverture de ces négociations entre « partenaires sociaux » (syndicats et patronat), sous l’égide du gouvernement de François Bayrou : « La porte de la réforme des retraites, que beaucoup pensaient fermée à double tour, a été entrouverte par le nouveau gouvernement, estime-t-elle. Pour la CFDT, c’est un début de réponse au mouvement social inédit mené en 2023 par des millions de travailleurs et de travailleuses, tous secteurs d’activité confondus, contre les injustices des 64 ans. »

Trois priorités pour la CFDT

Viennent ensuite les trois priorités de la CFDT pour les négociations : l’opposition à la réforme d’avril 2023 – « le slogan “64 ans, c’est non !” n’a pas pris une ride », martèle Marylise Léon – ; une meilleure prise en compte de la pénibilité et la question des inégalités entre femmes et hommes devant la retraite. La dirigeante syndicale a ainsi redit sa volonté « d’obtenir un bougé sur l’âge légal », son syndicat restant « farouchement opposé aux 64 ans qui ont ajouté de l’injustice à un système qui en comporte déjà de multiples ».

En revanche, la question se pose quant à la nature du « bougé » demandé. À la question de savoir si la CFDT pourrait s’accommoder d’un passage à 63 ans, Marylise Léon a botté en touche : « On se positionnera au regard d’un équilibre, explique-t-elle prudemment. Aujourd’hui, notre position, c’est le retour à 62 ans. (…) Après, on ne va pas jouer la négociation ici. La question est ouverte sur les bougés sur l’âge : comment le patronat est prêt à avancer sur cette question ? Tous les sujets sont sur la table. »

Les femmes, « grandes perdantes de la réforme »

La dirigeante syndicale a développé ses positions quant à la nécessaire amélioration des conditions de travail, appelant notamment au retour des quatre critères de pénibilité (agents chimiques dangereux, manutention de charge, postures pénibles et vibrations) supprimés lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.

Enfin, Marylise Léon a rappelé que les « femmes sont les grandes perdantes de la réforme de 2023 » : « Notre troisième priorité, c’est de réparer l’injustice faite aux femmes par le report de l’âge légal, affirme-t-elle. Alors que les inégalités entre les femmes et les hommes s’accentuent encore au moment de la retraite, le décalage de l’âge légal annule purement et simplement l’intérêt des trimestres acquis en cas de maternité, tout comme le bénéfice de la surcote passé 62 ans. » Les négociations entre syndicats et patronat doivent durer jusqu’à mai prochain.

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Source: https://www.humanite.fr/social-et-economie/cfdt/marylise-leon-cfdt-le-slogan-64-ans-cest-non-na-pas-pris-une-ride

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