Paysans violemment arrêtés au Grand Palais : la Confédération paysanne saisit la Défenseure des Droits (H.fr-4/02/25)

Laurence Marandola, la porte-parole de la Confédération paysanne dénonce un « deux poids deux mesures » en référence aux actions de la FNSEA et de la Coordination rurale. © Paoloni Jeremy/ABACA

Pendant l’action de la Confédération paysanne, le 5 décembre 2024 au Grand Palais, pour défendre le revenu paysan, cinq manifestants avaient été violemment arrêtés. Alors que deux d’entre eux comparaissent en procès mardi 4 février, le syndicat agricole appelle à un rassemblement de soutien sur le parvis du tribunal de Paris et annonce avoir saisi la Défenseure des Droits.

Par Théo BOURRIEAU.

« Défendre la liberté syndicale et le droit de manifester », revendique la Confédération Paysanne. Jeudi 5 décembre, le syndicat agricole organisait une action devant le Grand Palais, à Paris, pour dénoncer le traité de libre-échange entre les pays du Mercosur et ceux de l’Union européenne, qui se réunissaient le lendemain, et alors que se tenait l’inauguration de la Bourse européenne de commerce dans le monument parisien du 8e arrondissement.

« De violentes interpellations policières ont eu lieu dans le cadre d’une nasse totalement illégale, alors que nous quittions les lieux dans le calme », dénonce le communiqué de l’organisation agricole et écologiste. La brigade de répression de l’action violente motorisée (Brav-M), – régulièrement épinglée pour sa violence envers les mouvements sociaux et politiques – avait même été déployée sur place.

Cinq paysans avaient été interpellés et placés en garde à vue pendant 48 heures, et deux seront jugés le 4 février 2025 au Tribunal de grande instance (TGI) de Paris. La Confédération Paysanne appelle à un rassemblement de soutien sur le parvis du tribunal, dans le 17e arrondissement, à partir de 12 h 30.

« Nous continuerons »

Près d’une dizaine de signalements ont été faits à l’IGPN concernant la nasse et les charges policières, et deux des manifestants ont porté plainte pour violences policières à leur encontre. Face à cette situation, la Défenseure des Droits a été saisie. La Confédération paysanne « n’a jamais dévié de cap en ciblant les véritables prédateurs du revenu paysan et en refusant la course au moins-disant social et environnemental », affirme le syndicat agricole. « Une chose est sûre : nous continuerons à dénoncer et intervenir contre la finance et les acteurs de ce système économique inéquitable qui spolient le travail des agriculteur·rices du monde entier », conclut le communiqué.

Interrogée par l’Humanité à propos des mobilisations récentes d’autres syndicats agricoles, notamment de la FNSEA, des Jeunes Agriculteurs ou de la Coordination Rurale, Laurence Marandola la porte-parole de la Confédération paysanne regrettait en décembre un « deux poids deux mesures ». « Quand il y a des dégradations sur des bâtiments publics, sur l’INRAE, sur des préfectures, sur l’Office National de la Biodiversité, quand il y a des menaces sur des personnes, il ne se passe rien », précise l’agricultrice ariégeoise. « Visiblement, on n’a pas les mêmes droits que d’autres syndicats », résume-t-elle.

« Le principe d’arrêter des manifestants à une action et pas à une autre alors que les modalités d’actions des manifestants peuvent être les mêmes, c’est bien une arrestation politique puisqu’on arrête que celles et ceux qui défendent une agriculture qui ne correspond pas à la ligne politique du gouvernement », appuie, dans un entretien à Révolution Permanente, Thierry Bonnamour, porte-parole de la Confédération paysanne en Auvergne-Rhône-Alpes, qui comparait au TGI de Paris mardi 4 février.

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Source:https://www.humanite.fr/social-et-economie/agriculture/paysans-arretes-violemment-au-grand-palais-la-confederation-paysanne-saisit-la-defenseure-des-droits-et-appelle-a-un-rassemblement-de-soutien-devant-le-tribunal

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