
Une centaine de personnes s’est rassemblée à Quimper, ce lundi 10 février 2025 au soir, à l’appel de l’association APF France Handicap. Une mobilisation pour alerter sur le quotidien des personnes handicapées, vingt ans après la loi pour l’égalité des droits et des chances.
« Maintenant, il faut absolument faire quelque chose ! Les personnes concernées ne peuvent plus attendre ». Ces quelques mots de Nadège Betty, chargée de développement des actions associatives à l’APF France Handicap, résument l’état d’esprit, ce lundi 10 février 2025, à Quimper.
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En début de soirée, une centaine de personnes sont en effet rassemblées place Saint-Corentin, dans le cadre d’une mobilisation nationale, imaginée aussi à Vannes et Saint-Brieuc. Pour toutes, l’objectif est de taille. Il s’agit d’éveiller les consciences, vingt ans après la loi du 11 février 2005 censée garantir l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
« L’école n’est pas si inclusive que cela »
Ce n’est pas que rien n’a été fait depuis, laisse entendre Fanny Moal, élue au sein du conseil APF France Handicap dans le Finistère. « Mais tous les droits qui devaient être effectifs ne le sont pas », dit-elle. Elle évoque par exemple les logements, qui restent parfois inaccessibles ou inadaptés aux personnes en fauteuil. Elle parle encore de l’accès à la santé. Expliquant à titre personnel « avoir du mal à monter sur le fauteuil du dentiste ». Un « matériel médical pas forcément adapté », que pointe également Angélique Reptin, chargée de projets au sein de l’association. Elle, qui déplore aussi que de trop nombreux établissements recevant du public restent inaccessibles.
L’école n’est pas si inclusive que cela puisqu’il y a encore beaucoup d’élèves qui se retrouvent sans accompagnant.
Elle parle par ailleurs des difficultés dans certains transports en commun. Ces cars notamment, dans lesquels les personnes en fauteuil ne peuvent pas monter. « Et puis, l’école n’est pas si inclusive que cela puisqu’il y a encore beaucoup d’élèves qui se retrouvent sans accompagnant car il n’y a pas de moyens. Et les bâtiments ne sont pas toujours accessibles non plus », ajoute-t-elle.
« Tout est difficile »
Parmi les personnes mobilisées, ce lundi soir, une dizaine s’apprête à passer la nuit là, sous des tentes et sur des lits de camp. Malgré les 2 degrés annoncés. Une détermination sans faille. « L’idée est de dire que si demain, on n’a plus de financements pour l’accessibilité, plus de structures adaptées, les personnes concernées vont devoir dormir dehors », prévient Angélique Reptin. Sur la place, Maud, venue de Plomelin, va elle aussi passer la nuit à la belle étoile. Une évidence pour cette quinquagénaire. « Car ça fait 36 ans que je suis handicapée. Et je milite pour qu’on reconnaisse les personnes handicapées, qu’on leur facilite la vie. C’est compliqué aujourd’hui ! Ce qui est le plus dur ? Ce n’est pas facile à dire, car tout est difficile »…
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