Selon le ministre d’Etat d’un gouvernement qui organise le conclave sur les retraites, « il faut mettre fin à notre système général par répartition ».
Par Nicole BERNARD.
Selon le ministre d’Etat d’un gouvernement qui organise le conclave sur les retraites, « il faut mettre fin à notre système général par répartition ».
A ce jour, et malgré les nombreuses réactions d’instances, de syndicalistes (voir l’appel de 1 000 citoyens, militants), les responsables des confédérations n’ont pas démenti leur participation au bien nommé « conclave » avec le Medef et autres organisations d’employeurs.
Le 19 février, la Cour des comptes déposera son rapport soumis au conclave. Elle a fait savoir que le déficit des retraites atteindrait 10 milliards en 2030 et probablement 15 milliards au-delà de 2030. 10 milliards sur un budget de 345 milliards ! Comme l’écrit la fédération CGT des organismes sociaux, « le système est loin d’être en danger. Il est même très solide ».
C’est bien cela que certains reprochent au système. Prenez le ministre d’Etat Darmanin. Numéro 3 du gouvernement de la « stabilité », il est interrogé, le 14 février sur BFM. Pour lui, « la question principale c’est le champ social ». Et il poursuit : « Ça ne veut pas dire que l’Etat ne peut pas faire des économies, il doit en faire ». Par exemple pour l’école, pour la culture, pour le logement…
Mais, poursuit-il, « c’est le champ social qui doit faire l’économie principale. » Et, pour cela, « il faut mettre fin à notre système général par répartition ».
Il y a presque 20 ans, en octobre 2007, le représentant des assurances privées, Denis Kessler déclarait : « Adieu 1945… » et exhortait à « détricoter » tout le programme de 1945.
Ce n’est pas seulement le programme de la droite que nous brandit le ministre Darmanin. C’est le programme de tous les défenseurs de la propriété privée : en finir avec les droits sociaux, en finir avec les garanties obtenues par la lutte des classes.
Et pourquoi faut-il en finir ? Parce que, pour Gérald Darmanin comme pour Marine Le Pen, « les actifs ne parviennent plus à augmenter suffisamment leur niveau de vie en travaillant à cause de la différence entre le salaire brut et le net ».
Que les patrons empochent, depuis 1991 des centaines de milliards grâce aux exonérations de cotisations, cela, c’est normal ! Que ces centaines de milliards aient fait fructifier des centaines de milliards de profits, c’est non seulement normal mais… insuffisant !
Dès lors, « si on veut réduire ces cotisations, il faut remplacer une partie de la retraite par répartition par de la capitalisation », conclut Darmanin.
Cette retraite par capitalisation qui ne profite qu’à ceux qui n’ont pas besoin de retraite ! Car, rappelons-le, dans la retraite par capitalisation, il n’y a pas de droits. Pas d’âge de départ, pas de durée d’activité, pas de salaire de référence, pas de droits familiaux… Seul compte le « capital » qui a été accumulé pendant l’activité. Capital toujours, par ailleurs, exposé aux vicissitudes de la vie bancaire !
Ne nous y trompons pas : il s’agit bien de détruire la Sécurité sociale et tout système fondé sur les droits pour permettre aux assureurs comme Denis Kessler de faire des bénéfices.
Il s’agit d’en revenir à avant 1945 et même, plus précisément à avant la loi sur les assurances sociales en 1930.
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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2025/02/21/conclave-sur-les-retraites-darmanin-devoile-le-pot-aux-roses/
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