Patrick Le Scouarnec : « Que mon frère soit emprisonné jusqu’à sa mort, c’est très bien pour la société » (LT.fr-26/02/25)

Le frère cadet de Joël Le Scouarnec était entendu, ce mercredi, par le tribunal. (Photo d’illustration Damien Meyer/AFP)

Le frère cadet de Joël Le Scouarnec est actuellement entendu, ce mercredi, en visioconférence, par la cour criminelle du Morbihan. Plutôt magnanime pour son défunt père, il réserve ses banderilles pour sa belle-sœur et un drôle d’ami de la famille.

Par Thierry CHARPENTIER.

Il est 13 h. L’audience de cette troisième journée s’ouvre sur le visage débonnaire d’un homme âgé, en gros plan, sur l’écran de la visioconférence. La voix hachée de Patrick Le Scouarnec s’élève. Le frère cadet de l’accusé réside toujours à Villebon-sur-Yvette (Essonne), commune où a grandi la fratrie.

Il décrit « des parents aimants ». Aussitôt, il ajoute : « Mon père était quand même une personne égoïste. Il ne pensait qu’à sa petite personne. Le bonheur de ma mère, ça a été d’avoir des enfants et des petits-enfants. C’est elle qui s’est occupée de notre éducation, à nous trois. Et c’est elle qui faisait bouillir la marmite, en faisant des ménages au noir ».

« Joël vivait dans sa chambre »

Il raconte un frère aîné « blagueur, jovial et turbulent », mais aussi « énigmatique, solitaire. Moi et ma sœur, on avait des copains et des copines. Mon frère, je ne lui ai connu que deux amis. Quand il était chez mes parents, il vivait dans sa chambre, avant de commencer ses études de médecine. Il s’y enfermait, bouquinait, écoutait de la musique classique et fumait la pipe. Apparemment, ça ne gênait, ni mon père, ni ma sœur… Il avait la faculté d’apprendre très rapidement ».

« Elle était au courant des agissements de son mari ! »

A-t-il eu connaissance de personnes victimes d’abus sexuels au sein de sa famille ? « J’ai su que mon père a abusé de F., un des fils de mon frère ; mais je ne l’ai su que bien plus tard, par ma sœur ». La présidente : « Quelqu’un en a-t-il parlé à votre père ? ». Il se souvient avoir demandé une explication à son paternel. Ce dernier lui soutiendra que F. mentait. Il s’en tiendra là.

Il enfonce plus volontiers sa belle-sœur, Marie-France, l’épouse de Joël, qu’il juge volage. « Elle aurait pu faire en sorte que mon frère soit interpellé : elle était au courant des agissements de son mari ! »

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Persuadé que des chirurgiens savaient

Patrick Le Scouarnec ne souhaite pas revoir son frère. « Le procès prévoit qu’il ne puisse pas être condamné à plus de 20 ans de prison. Qu’il soit emprisonné jusqu’à sa mort, c’est très bien pour la société .»

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Il bifurque, à la fin de son témoignage, sur les chirurgiens de Loches, en Indre-et-Loire. Il se dit persuadé qu’ils avaient connaissance de la pédophilie de son frère. « En avril 1994, il a quitté brutalement la clinique de Loches pour aller à Vannes. Il a dû vendre ses parts pour pouvoir en prendre dans la polyclinique du Sacré-Cœur ». Financièrement acculé, il a dû demander une aide à leur mère.

« Un ménage à trois ? »
Au cours de son audition, Patrick Le Scouarnec a évoqué l’existence d’un curieux personnage, pour qui il a eu les mots les plus durs. Il s’agit de Christian Dubois, l’ami de ses parents, qui prit une place prépondérante dans le couple, au point de devenir un membre à part entière dans la famille. « C’était pesant, très pesant pour ma mère. Elle était fatiguée de voir ce Christian venir tous les jours ». La présidente : « C’était un ménage à trois ? ». Patrick Le Scouarnec hésite : « Je me suis posé la question de savoir si mon père n’était pas homosexuel… Plus ça va, plus je me dis que ça devait être vrai… ». Il est très remonté à son encontre : « Mon père et lui ont fait en sorte que ses cendres aillent dans la stèle de mes parents. C’est inadmissible. »

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Source: https://www.letelegramme.fr/faits-divers/affaire-le-scouarnec/patrick-le-scouarnec-que-mon-frere-soit-emprisonne-jusqua-sa-mort-cest-tres-bien-pour-la-societe-6767386.php

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