1 800 personnes (selon la police, confirmé par notre comptage) venues de toute la Bretagne ont défilé, ce dimanche 2 mars 2025, à Lorient, contre l’extrême droite, pour une Bretagne ouverte et solidaires-Le Télégramme/Céline Le Strat
Le Télégramme/Céline Le Strat
La manifestation régionale contre l’extrême droite qui se tenait à Lorient, ce dimanche 2 mars, ne s’est pas terminée comme elle a commencé… Le rendez-vous était donné à 14 h 30, sur le parvis du lycée Dupuy-de-Lôme, à Lorient, dans une ambiance joviale, sous le soleil et en fanfare. Le cortège s’est élancé passé 15 h, pour une déambulation dans les rues de Lorient. « Bretagne, Bretagne anti-fa », « pas de facho dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos », entend-on notamment dans les rangs garnis de 1 800 personnes venues de toute la Bretagne. Près de 70 collectifs, associations, partis politiques, syndicats avaient signé l’appel à manifestation pour une Bretagne ouverte et solidaire.
65 CRS et 35 policiers mobilisés
« Je me suis politisée récemment et je prends conscience de l’importance de manifester. C’est important de montrer que l’on est là contre l’extrême droite. Tous ici, nous n’avons pas envie de vivre dans un monde où certaines personnes valent plus que d’autres », témoigne Kira, étudiante aux Beaux-Arts de Lorient. Lucie, venue de Rennes, seule militante de gauche d’une famille qui vote RN, estime que « la montée de l’extrême droite est violente ».
Un important dispositif de sécurité a été mis en place avec une compagnie de 65 CRS et des renforts du commissariat de Vannes portant à 35 policiers mobilisés, ce dimanche. Ils ont procédé à des contrôles en amont de la manifestation et à quatre interpellations pour « détention d’armes blanches, de poing américain, de matériels pyrotechniques », annonce Philippe Miziniak, directeur départemental de la sécurité publique.
Des vitrines d’agences d’intérim brisées
Sur le parcours, de nombreux tags, collages d’affiches ont été constatés, mais la manifestation était bon enfant, jusqu’à la rue Assemblée-Nationale où la banque CIC a été taguée, puis la vitrine du LCL et son distributeur automatique, rue Victor-Massé, cassés. « À bas les traîtres », a été inscrit sur la devanture du Parti Socialiste avant qu’elle ne soit brisée. Le cortège a pris la direction de la rue Foch où les tensions sont apparues avec les forces de l’ordre. Des tirs de mortiers et des pierres ont été lancés dans leur direction. Les policiers ont ensuite chargé et fait usage du gaz lacrymogène. Ils ont repoussé les manifestants une deuxième fois, rue Jules-Legrand. La manifestation a finalement rebroussé chemin vers le lycée Dupuy-de-Lôme, vers 17 h 30, et les militants se sont dispersés. Le bilan de cette manifestation n’était pas encore consolidé ce dimanche soir, mais quatre vitrines ont été brisées, rue Foch, toutes appartenant à des agences d’intérim. Il n’y a pas eu de blessé. Les services de la Ville de Lorient étaient à l’œuvre, ce dimanche soir, pour sécuriser les locaux dégradés. Dans un communiqué, le préfet du Morbihan, Pascal Bolot, « condamne sans réserve les dégradations commises ».
Damien Girard, député de Lorient, présent à la manifestation qui avait été relayée par Les Écologistes et Lorient en commun, écrit : « Lorient est et doit rester un îlot de résistance contre l’extrême droite », « pour autant, la violence n’a pas sa place dans nos manifestations (…) Une minorité de casseurs ne doit pas venir entacher le succès de cette mobilisation ».
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