
« Pour l’unité du peuple contre le racisme, pour stopper l’extrême droite et ses idées, pour dégager Macron, Bayrou et Retailleau ! »
Par Pierre VALDEMIENNE.
Après le gel de l’aide militaire à l’Ukraine décidé par Trump, Ursula von der Leyen a donc décidé mardi 4 mars d’un plan de 800 milliards d’euros – dont 150 milliards de prêts – pour la défense en Europe. La présidente de la Commission européenne a également encouragé les États membres à dépenser plus pour leur défense, sans se soucier de respecter les règles budgétaires qui les contraignent à limiter leur déficit public à 3 % de leur produit intérieur brut (PIB). « Cela permettra aux États membres d’augmenter de manière significative leurs dépenses de défense sans déclencher la procédure de déficit excessif », a-t-elle déclaré.
Message reçu « 5 sur 5 » par François Bayrou, qui avait déclaré la semaine dernière dans une interview au Figaro (28 février) : « Je partage les idées de ceux qui disent : “Dans des circonstances si dangereuses, il faut qu’on exclue les dépenses militaires des règles européennes sur le déficit”. »
Non au plan de 800 milliards pour la guerre !
Depuis le traité de Maastricht en 1992, c’est en s’appuyant sur cette « règle des 3 % » que les États membres ont privatisé les services publics, taillé à la hache dans les dépenses de santé, attaqué la Sécurité sociale et nos retraites. Et aujourd’hui, quand il s’agit des dépenses militaires, alors là, la règle ne s’applique plus !
En vertu de quoi, les retraites, ainsi que les services publics, doivent y passer : le Premier ministre défend à nouveau la « retraite par points » pourtant massivement rejetée par la puissante grève de 2019-2020, et son corollaire, à savoir « une dose de capitalisation » dont il prétend que la « plupart des organisations ne l’écartent plus » – ce qui n’a pas provoqué de démenti de la part des organisations concernées !
Non à l’« effort de guerre » !
Interviewé sur RMC mardi 4 mars, le président du Medef, Patrick Martin, a déclaré : « Le Danemark a décidé de reporter à 70 ans l’âge légal de départ en retraite, pour que l’économie finalement sache financer un effort de guerre (…), avec l’argument de l’ “effort de guerre”, explicitement. (…) Ça veut dire qu’il y a un consensus dans le pays, une conscience partagée, que cette situation très grave nécessite des moyens exceptionnels. »
Et c’est avec ces gens-là que des organisations syndicales se réunissent en « conclave » et font mine de faire croire qu’ils vont négocier l’abrogation de la réforme des retraites, au moment même où le Medef et l’État menacent de faire exploser tout notre système par répartition ?
S’agissant des services publics, François Bayrou annonce lancer dans les trois mois qui viennent la réforme de l’État dont l’objectif est défini par le locataire de Matignon en ces termes : « Nous allons nous demander si c’est bien à l’État de remplir ces missions et si l’allocation des moyens est la bonne », prenant pour exemple l’Éducation nationale.
Ce gouvernement illégitime, issu d’un coup de force antidémocratique, pourtant frappé par le scandale d’État de Bétharram, entend exercer un chantage honteux sur la population pour financer l’« effort de guerre » – allant jusqu’à envisager de ponctionner les livrets A ! – afin de faire passer toutes les mesures réactionnaires qu’il n’avait pas pu faire passer jusqu’à présent : sur les retraites, la Sécurité sociale, les services publics… ce, pour le plus grand plaisir des entreprises du CAC 40 qui enregistrent de nouveaux records.
Non à l’union nationale derrière Macron, l’Union européenne et Zelensky !
Pour y parvenir, une intense campagne politico-médiatique est menée « tambour battant » pour réclamer l’« union nationale » des partis et des syndicats autour de l’« effort de guerre ».
Le Parti socialiste – ainsi que les écologistes – en sont totalement partie prenante, ils la revendiquent (lire ci-dessous). Ce n’est pas le cas de La France insoumise (LFI) – ni du Parti communiste français – qui a tout de suite refusé de s’engager dans le soutien à Macron et à Bayrou pour financer l’« effort de guerre ».
Il faut dire que ces mesures réactionnaires sont rejetées par une majorité de Français : les récentes enquêtes d’opinion confirment que près des deux tiers de la population réclament la démission de Macron. Le dernier baromètre politique d’Odoxa (25 février) révèle que seulement 26 % des Français estiment que Bayrou est un bon Premier ministre. « Jamais aucun chef de gouvernement n’avait enregistré un niveau aussi bas deux mois après sa nomination », relève la directrice de l’institut de sondage.
Ce rejet, qui s’exprime dans les enquêtes d’opinion, mais aussi dans les mobilisations, les rassemblements, les grèves qui ont lieu en ce moment dans plusieurs secteurs contre les mesures du gouvernement, peut s’appuyer au quotidien sur l’action résolue de LFI.
Dans moins de trois semaines, LFI mais aussi des associations, des syndicats, des organisations démocratiques appellent à manifester partout dans le pays, samedi 22 mars, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre le racisme. Une manifestation à laquelle LFI appelle, pour sa part, « pour l’unité du peuple contre le racisme, pour stopper l’extrême droite et ses idées, pour dégager Macron, Bayrou et Retailleau ». Des exigences plus que jamais d’actualité.
Ils soutiennent Macron/Bayrou dans l’effort de guerre Olivier Faure, premier secrétaire du PS déclare le 3 mars dans Sud-Ouest :« Je me retrouve parfaitement dans ce qui a été énoncé par le chef de l’État. Ce n’est pas parce que je suis dans l’opposition que je suis pavlovien. Quand je suis en accord, je le dis aussi (…). Il faut aussi que les dépenses de défense que nous faisons pour nous-mêmes mais aussi pour l’ensemble du continent européen puissent être sorties » de la règle européenne limitant le déficit budgétaire à 3 % du PIB. Boris Vallaud, au nom du groupe socialiste à l’Assemblée, le 3 mars :« Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine, nous savons que cette guerre est aussi la nôtre (…), nous affirmons au gouvernement qu’il ne trouvera dans nos rangs que des soutiens déterminés aux initiatives qu’il prendra afin de défendre l’Ukraine et, avec elle, l’avenir de la paix en Europe. (…)Nous ne pouvons faire autrement que d’investir plus encore dans l’Otan, dont les Européens financent l’essentiel du fonctionnement et à laquelle nos partenaires restent attachés. (…) Nous devons aller plus loin. C’est pourquoi les socialistes appellent de leurs vœux un grand plan de redressement stratégique de l’Europe qui sera militaire autant qu’industriel (…).Nous souhaitons que la loi de programmation militaire (LPM) soit actualisée sans délai et que les règles budgétaires soient revues, pour financer nos armées et investir massivement dans les technologies afin de garantir notre indépendance. (…) Nous souhaitons qu’un grand emprunt commun, d’au moins 500 milliards, permette de concrétiser cette ambition qui, seule, permettra de sauver la paix et la sécurité en Europe. (…)Pour nous socialistes, il faut faire plus et plus vite : livrons des armes, encore des armes, (…) Les socialistes sont prêts, en cas d’accord de paix, à ce que la France participe aux bataillons qui devront se porter sur le terrain. »… et il n’est pas le seul ! Cyrielle Chatelain, au nom du groupe Europe Écologie Les Verts« Le groupe Écologiste et social soutient donc un engagement militaire renforcé à destination de l’Ukraine, notamment par la fourniture d’équipements de défense avancée, par la formation des forces ukrainiennes et par le renforcement des troupes européennes dans les pays frontaliers de l’Ukraine. » François Ruffin (post X)« J’écoute les débats parlementaires dans l’hémicycle. Large consensus, chez les orateurs, pour fournir Kiev en armes. J’en suis. » |
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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2025/03/05/tous-a-la-manifestation-du-22-mars/
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