(Crédit photo : Omar Albam/AP)
Des hommes armés affiliés au « gouvernement de transition » dirigé par HTS ont perpétré une série de massacres de civils alaouites au cours des trois derniers jours.
Les forces de sécurité du nouveau gouvernement syrien ont perpétré une série de massacres dans les villes côtières du pays, entraînant la mort de centaines de civils alaouites en seulement trois jours, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) le 8 mars.
L’observatoire de guerre basé au Royaume-Uni a déclaré que 532 civils avaient été tués dans des « attaques de vengeance », en plus de 120 combattants de l’ancienne armée syrienne et de 89 des forces de sécurité du nouveau gouvernement dirigé par l’ancienne filiale d’Al-Qaïda, Hayat Tahrir al-Sham (HTS).
Le chef de l’OSDH, Rami Abdurrahman, a déclaré que les meurtres de vengeance avaient cessé tôt samedi. « C’était l’un des plus grands massacres du conflit syrien », a déclaré Abdurrahman.
Des hommes armés ont tiré sur des alaouites, en majorité des hommes, dans les rues ou aux portes de leurs maisons. De nombreuses maisons d’alaouites ont été pillées puis incendiées dans différentes régions, ont déclaré à l’AP deux habitants de la région côtière de la Syrie.
Des habitants de Banias, où l’un des plus grands massacres a eu lieu, ont déclaré que des corps étaient éparpillés dans les rues ou laissés sans sépulture dans les maisons et sur les toits des immeubles. Un habitant a déclaré à l’agence de presse que des hommes armés les avaient empêchés pendant plusieurs heures d’enlever les corps de cinq de leurs voisins exécutés à bout portant.
Ali Sheha, un habitant de Banias âgé de 57 ans, a déclaré qu’au moins 20 de ses voisins et collègues d’un quartier où vivaient des alaouites ont été tués, certains d’entre eux dans leurs magasins ou leurs maisons.
Sheha a qualifié les attaques de « meurtres de vengeance » de la minorité alaouite pour les crimes commis par l’ancien gouvernement de Bachar al-Assad pendant la guerre de 14 ans qui a commencé en 2011. D’autres habitants ont déclaré que les hommes armés comprenaient des combattants étrangers et des militants des villages et villes voisins.
« C’était très, très mauvais. Des corps étaient dans les rues », a déclaré Sheha à l’AP par téléphone après avoir fui la ville.
Il a déclaré que les hommes armés avaient demandé aux habitants leurs pièces d’identité pour vérifier leur religion et leur secte avant de les tuer. Ils ont également volé des voitures et volé et incendié des maisons.
Des sources locales de Banias s’adressant à The Cradle ont déclaré que les hommes armés allaient de maison en maison, frappant aux portes à la recherche d’alaouites. Si la famille est alaouite, ils les tuent tous.
Les sources ont déclaré que les hommes armés ont confisqué les téléphones des habitants afin que personne ne puisse filmer les meurtres.
Si la famille était chrétienne, elle n’était pas tuée, mais la maison et les objets de valeur étaient pillés avant que les hommes armés ne se dirigent vers la maison suivante.
Dans les communautés chrétiennes, les gens se disent les uns aux autres sur les réseaux sociaux de rassembler leurs objets de valeur afin de pouvoir les remettre rapidement aux hommes armés avant qu’ils ne blessent quelqu’un après être entrés dans une maison.
Des sources locales ont rapporté à Al-Mayadeen que plus de 400 civils ont été tués dans des massacres et des exécutions sur le terrain sur les côtes syriennes. Le correspondant d’Al-Mayadeen a rapporté que « les habitants n’osent pas quitter leurs maisons en raison des massacres en cours commis par les militants turkestans, tchétchènes et syriens ».
Samedi, les corps de 31 personnes massacrées par des hommes armés affiliés au gouvernement syrien la veille ont été enterrés dans une fosse commune dans le village de Tuwaym, ont déclaré des habitants à l’AP. Parmi les victimes, qui ont été enterrées dans des linceuls blancs, figuraient neuf enfants et quatre femmes.
Vendredi, des massacres ont également été perpétrés dans les villages d’Al-Haffa, Al-Mukhtariyya, Al-Shir et Qarfais dans la campagne de Hama, la campagne de Lattaquié, ainsi que dans la ville de Yahmour dans la campagne et Al-Waroud dans la campagne du nord de Damas.
Des sources locales s’adressant à The Cradle ont déclaré que des familles alaouites d’Al-Waroud avaient déjà été désarmées par les forces de sécurité. Vendredi, les routes d’accès à la ville ont été fermées, empêchant les habitants de partir. Des hommes armés liés au nouveau gouvernement HTS sont ensuite allés de maison en maison, tuant des habitants alaouites.
Les massacres de civils alaouites ces derniers jours ont commencé après que des membres de l’ancienne armée syrienne de Bachar al-Assad ont tendu une embuscade à des membres des nouvelles forces de sécurité syriennes qui tentaient d’arrêter une personne recherchée près de la ville côtière de Jableh plus tôt cette semaine, selon l’OSDH.
Des affrontements ont éclaté entre des hommes armés des deux camps après l’embuscade, incitant le nouveau gouvernement à mobiliser des renforts à déployer dans les régions côtières de Lattaquié et de Tartous pour une vaste opération de sécurité.
Des funérailles ont eu lieu samedi après-midi pour quatre membres des forces de sécurité syriennes dans le village d’Al-Janoudiya, dans le nord-ouest du pays, après qu’ils ont été tués dans les affrontements le long de la côte syrienne, a rapporté l’OSDH.
Dans son discours télévisé samedi, le président syrien Ahmad al-Sharaa a félicité « l’armée et les forces de sécurité pour leur engagement à protéger et à sécuriser les civils tout en poursuivant les restes du régime déchu et leur rapidité à agir ».
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