
Par Eliot Martello-Hillmeyer
Fake news des médias dominants sur la position internationale de Jean-Luc Mélenchon et de LFI, silence des médias sur la perquisition de la mairie du numéro 3 du RN, suspension de Jean-Michel Aphatie et antiféminisme du Figaro, la cabale contre Rima Hassan continue,silence des médias nationaux sur les agressions racistes subies depuis 4 ans par une famille de Grasse. Ce sont tout autant de séquences médiatiques ayant marqué la semaine, et bien d’autres, que l’Insoumission vous décrypte dans sa revue de presse hebdomadaire de critique de l’officialité médiatique.
Des médias de Bolloré aux journaux de Bernard Arnault, de BFM TV aux plateaux de Martin Bouygues, chaque jour est une occasion supplémentaire pour constater la partialité des médias dominants et leur acharnement contre la France insoumise.
Indignations sélectives, censure, criminalisation des voix de la paix, choix partiaux des invités et sujets traités, désinformation, invectives constantes envers le mouvement insoumis… Telle est la réalité du journalisme de cour et d’éditorialistes d’extrême droite prêts à tout pour imposer leur agenda idéologique et conserver une place au chaud. Notre revue de presse.
Guerre entre la Russie et l’Ukraine : énième campagne de diffamation des médias dominants sur la position de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise
Depuis l’humiliation infligée par Donald Trump à Volodymyr Zelensky le 28 février dernier, la France insoumise et Jean-Luc Mélenchon sont les cibles d’une nouvelle campagne médiatique de diffamation et de falsification.
Incapables de comprendre le monde en dehors de leur tropisme atlantiste, les médias dominants s’adonnent depuis quelques jours à l’une de leurs activités favorites : mentir sur les positions de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise en matière internationale.
Depuis le 28 février, une petite musique médiatique (re)monte : la France insoumise et Jean-Luc Mélenchon seraient en accord avec les négociations entre Donald Trump et Vladimir Poutine, avec l’exclusion de l’Ukraine et de l’Union européenne de ces négociations, et seraient même, en dernière analyse, carrément trumpistes.
Ainsi par exemple d’un billet de FranceCulture posant la question de savoir si “Mélenchon est Trumpiste ?”. Ainsi également d’un édito de Patrick Cohen sur le plateau de l’émission “CàVous” mêlant fake news sur la position de Jean-Luc Mélenchon et éléments de langage du camp belliciste.
Pourtant, si FranceCulture et Patrick Cohen avaient fait leur travail, ou s’ils s’étaient départis pour un instant de leur entreprise politique de diffamation de Jean-Luc Mélenchon, ils auraient probablement pu mentionner que le soir même de la dernière rencontre entre Trump et Zelensky, le leader insoumis a clairement dénoncé l’affront du président américain.
Idem quant à la campagne de diffamation menée sur la position de la France insoumise au sujet du gel des avoirs russes en Europe. La position du mouvement insoumis a toujours été claire : oui au gel des avoirs, non à la confiscation des placements de la banque centrale russe qui serait contraire au principe de l’immunité souveraine en droit international.
Plus largement, la boussole de la France insoumise a toujours été celle du droit international et du respect des peuples. Ainsi, LFI dénonce depuis le départ l’agression inacceptable de Vladimir Poutine en Ukraine et les décisions de Donald Trump depuis son arrivée au pouvoir. Comme l’a rappelé Jean-Luc Mélenchon, les objectifs diplomatiques de la France insoumise concernant la guerre entre la Russie et l’Ukraine sont clairs : un cessez-le-feu, un accord de paix négocié et signé avec l’Ukraine, la consultation des populations concernées par cet accord de paix, et le droit au retour des populations déplacées.
Loin des caricatures et des mensonges des médias bourgeois et de leur biais pro-américain, Jean-Luc Mélenchon a notamment rappelé les positions et le programme international de la France insoumise à la faveur d’une nouvelle conférence sur le moment politique dont la rediffusion est disponible ici sur YouTube.
Jean-Michel Aphatie suspendu de RTL pour avoir rappelé l’Histoire : une fois encore, les médias bourgeois s’agenouillent devant l’extrême droite
Mardi 25 février, sur le plateau de la radio RTL, le journaliste Jean-Michel Aphatie comparait les massacres de la colonisation française en Algérie aux crimes de l’armée nazie. Pour avoir rappelé des faits historiques confirmés par tous les historiens spécialistes du sujet, il est depuis la victime d’une nouvelle cabale de la droite et de l’extrême droite pour qui la colonisation a d’abord été une « bénédiction » pour l’Algérie.
Pire encore, RTL a préféré donner raison à la meute fasciste plutôt qu’à l’Histoire, et a suspendu Jean-Michel Apathie. Il devrait a priori être de retour à l’antenne la semaine prochaine mais a finalement annoncé quitter définitivement RTL. Un épisode malheureusement symptomatique de l’influence de l’extrême droite sur les médias dominants.
Il n’y a qu’à voir pour s’en convaincre les évictions de Guillaume Meurice, Merwane Benlazar, que la mise en retrait forcée de Charline Vanhoenacker et de Waly Dia du service public après des cabales racistes et réactionnaires de la droite, de l’extrême droite et de l’extrême centre, alors que sur les antennes de Bolloré et de RMC, on peut tranquillement être condamné pour incitation à la haine raciale et appeler au nettoyage ethnique des Palestiniens sans être inquiété. Préférant donner raison au fascisme qui rampe plutôt qu’à l’Histoire, les médias dominants se compromettent en même temps qu’ils compromettent la liberté d’expression et l’avenir du pays.
Pour aller plus loin : Jean-Michel Aphatie suspendu de RTL pour avoir rappelé l’Histoire : les médias bourgeois s’agenouillent devant l’extrême droite
Perquisition de la mairie de Fréjus dirigée par le deuxième vice-président du RN : le silence assourdissant des médias dominants
Le racisme est aussi affaire de gros sous. Alors que les préparatifs des manifestations contre le racisme et l’extrême droite du 22 mars continuent, la mairie de Fréjus (Var) était perquisitionnée ce 4 mars 2025 par une quarantaine de gendarmes. En cause : le maire de la ville, David Rachline, deuxième vice-président du Rassemblement National, ancien directeur de campagne de Marine Le Pen, est soupçonné de favoritisme, recel de favoritisme, corruption active et passive d’élus.
Cette perquisition, étape importante d’une enquête au long cours contre David Rachline ouverte depuis plus d’un an par le Parquet National Financier, semble pourtant être absolument passée sous les radars des médias dominants. Alors que le n°3 du Rassemblement National a été tiré du lit par des gendarmes au petit matin, c’est silence radio du côté de BFM et CNEWS, et à peine quelques mots sur les réseaux sociaux des autres médias bourgeois.
Si un membre de la France insoumise n’avait été soupçonné que du milliardième de ce qui est reproché à David Rachline, nul doute que les prime time et les éditions spéciales seraient par milliers sur les plateaux des médias dominants.
Pour aller plus loin : David Rachline, maire de Fréjus et vice-président du RN, soupçonné de corruption et de favoritisme : la mairie perquisitionnée
Pour la journée internationale des droits des femmes, le magazine antiféministe du Figaro
Dans son édition du 7 et 8 mars, le supplément hebdomadaire du Figaro, Le Figaro Magazine, titrait “Vive les hommes !” comme provocation à la journée internationale des droits des femmes du 8 mars. Torchon réactionnaire, Le Figaro Magazine réservait sa Une à l’écrivain Frédéric Beigbeder, accusé de viol et habitué des positions antiféministes. Le misogyne Éric Zemmour, lui aussi accusé par 8 femmes de comportements inappropriés et d’agressions sexuelles, y est interviewé.
Abject, ce numéro n’est rien de moins que la réaction épidermique d’une extrême droite misogyne, tétanisée par l’idée de l’égalité réelle et effective entre les femmes et les hommes, qui s’assume aujourd’hui non seulement dans les médias de Bolloré, mais dans les journaux traditionnels de la droite réactionnaire.
“Notre crime, à mon conjoint et mes 4 enfants, c’est juste d’être noirs” : le silence des médias nationaux sur le calvaire subi depuis 4 ans par une famille de Grasse
Cette semaine, le député de la France insoumise Raphaël Arnault et de nombreux militants insoumis étaient présents à Grasse (Alpes-Maritimes) pour soutenir Carole Amorrich, victime depuis quatre ans d’injures et d’agressions racistes de la part de ses voisins au seul prétexte qu’elle, ses quatre enfants et son conjoint ne sont pas blancs.
Insultes racistes, agression physique, violation et dégradations de domicile, envoi de chiens sur les enfants, la vie de Carole et de sa famille est rendue impossible par le racisme quotidien de leurs voisins.
Alors que 37 plaintes ont été déposées, que leur voisin a été condamné en première instance pour avoir cassé le doigt de Carolle Amorrich, la Police de Grasse ne fait rien. Pire encore, elle lui suggère de s’en aller si la situation ne lui convient pas.
Malgré quelques articles dans la presse locale, les médias nationaux, pourtant prompts à relayer le cas d’individus qui dégradent eux-même leur logement pour instrumentaliser la lutte contre antisémitisme, sont quant à eux muets sur la situation. Alors qu’un procès s’est enfin tenu ce 5 mars dont le verdict est attendu, Carolle Amorrich a tenu à saluer la présence et le soutien du député LFI Raphaël Arnault.
La cabale médiatique contre Rima Hassan continue
Depuis une interview accordée à Jean-Jacques Bourdin le 27 février dernier, l’eurodéputée de la France insoumise Rima Hassan fait face à une énième cabale d’acharnement raciste appelant en particulier à sa déchéance de nationalité. Ainsi des diffamations et insultes de Bruno Retailleau, Marion Maréchal-Le Pen, de multiples représentants du Rassemblement National, du ministre François-Noël Buffet appelant lui-même à la déchéance de nationalité de Rima Hassan, et du socialiste Jérôme Guedj.
Pour aller plus loin : Campagnes médiatico-politiques contre Rima Hassan et Aly Diouara : jusqu’au sommet de l’État, le racisme débridé des élites bourgeoises
C’est évidemment sans compter sur les médias de Bolloré et du Service public qui inversent les séquences de l’interview de Rima Hassan pour lui faire dire l’exact inverse de ce qu’elle a effectivement dit, à savoir que le droit international et le respect des êtres humains doivent être les premières boussoles guidant l’analyse et l’action politique internationale, jusques et y compris lorsque cela concerne les massacres et la colonisation d’Israël en Palestine.
Et ces derniers jours, l’acharnement continue. Ainsi d’une caricature aux accents racistes du dessinateur réactionnaire Plantu, ainsi d’Apolline de Malherbe qui tronque les propos de Rima Hassan face à Bruno Retailleau pour lui faire dire l’inverse de ce qu’elle a dit, ainsi également de l’acharnement de Sonia Mabrouk lors de son interview de l’eurodéputée LFI Manon Aubry.
Le fait que les médias dominants et le élites bourgeoise se permettent aujourd’hui de fabriquer et d’entretenir des campagnes racistes contre des représentants du peuple est d’abord un signal d’alarme sur la réalité vécue par les Françaises et les Français qui n’ont pas la religion ou la couleur de peau que voudrait imposer l’extrême droite. Pour y faire face, nous avons besoin d’une riposte populaire à la hauteur.
Pour aller plus loin : Racisme et violences policières : les propositions de LFI pour une société de l’harmonie des être humains
Sur le plateau des “Grandes Gueules”, on dénonce les exercices d’évacuation du personnel au prétexte qu’il font “perdre” quelques minutes de travail
Ce 6 mars sur le plateau des “Grandes Gueules” de RMC, émission porte-drapeau du libéralisme et du patronat, le chroniqueur Emmanuel de Villiers, frère de Philippe de Villiers, a dénoncé l’existence d’exercices d’évacuation du personnel en entreprise au prétexte qu’ils font “perdre” quelques minutes de travail aux salarié·es. Destinés à assurer la sécurité des travailleuses et des travailleurs, il sont pourtant nécessaires pour que chacun sache où se trouvent les issues de secours et pour s’assurer que les alarmes ne sont pas défectueuses.
Cette déclaration, apparemment anecdotique, s’inscrit plus largement dans le combat historique du patronat pour limiter au maximum le droits des travailleuses et des travailleurs à la sécurité au travail.
Pour faire face aux offensives du patronat et pour garantir le droit de ne pas perdre sa vie en essayant de la gagner, les eurodéputé·es LFI Marina Mesure et Anthony Smith présentaient ce 3 mars un plan de 14 mesures pour lutter contre les morts au travail. Vous pouvez lire et télécharger leurs propositions ici : Stop à la mort au travail – La feuille de route de Marina Mesure & Anthony Smith
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Source: https://linsoumission.fr/2025/03/09/mensonges-medias-contre-lfi/