
Le tribunal de commerce de Rennes s’est penché, ce mercredi, sur la situation de la Fonderie de Bretagne, en redressement judiciaire depuis janvier. Une nouvelle audience est prévue à la mi-avril pour statuer sur les dossiers de reprise, en particulier celui porté par Europlasma.
Ils étaient environ 200, en janvier, mais seulement une poignée, ce mercredi 12 mars. Syndicats et direction de la Fonderie de Bretagne, à Caudan (56), avaient rendez-vous au tribunal de commerce de Rennes, pour une audience de suivi dans le cadre du redressement judiciaire de l’entreprise. Ce point d’étape de plus d’une heure a permis d’acter la poursuite de la période d’observation, qui court jusqu’au 23 juillet. « La procédure se poursuit », a déclaré laconiquement le directeur de la Fonderie, Jérôme Dupont, à la sortie de la salle d’audience.
Les discussions ont surtout porté sur les dossiers de reprise reçus par les administrateurs judiciaires : une offre en bonne et due forme du landais Europlasma, afin de produire des obus à Caudan, et au moins une « lettre d’intention » émanant d’une société restée anonyme.
« On comprend que c’est l’offre d’Europlasma qui tient la corde », indique le secrétaire général CGT de la Fonderie, Maël Le Goff. Une offre poussée par le ministère de l’Économie et qui trouve un nouvel intérêt à l’heure du réarmement européen, sur fond de tensions internationales. Une nouvelle audience est prévue au tribunal autour de la mi-avril et pourrait permettre de désigner un repreneur.
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Promesse d’investissement de 8,5 millions d’euros
Si les représentants du personnel de la Fonderie, aujourd’hui au chômage partiel, se disent « contents » qu’au moins une offre ait été déposée, ils restent vigilants sur les conditions proposées par Europlasma. « C’est une offre à retravailler », estime Maël Le Goff. Selon lui, plusieurs points posent problème, notamment le projet d’Europlasma de ne reprendre que 240 des 286 postes, puis de monter à 290 début 2027.
Autre grief : la remise en cause des accords d’entreprise et, donc, de plusieurs primes, « ce qui reviendrait à baisser notre rémunération. Ça, c’est non », souligne Maël Le Goff, qui regrette aussi le manque de diversification de l’offre d’Europlasma, uniquement centrée sur les obus. Le syndicaliste affiche, par ailleurs, sa « méfiance » sur les promesses d’investissement d’Europlasma : environ 8,5 millions d’euros, auxquels s’ajoute une enveloppe laissée par Renault. Le P-DG d’Europlasma, Jérôme Garnache-Creuillot, est attendu, jeudi 13 mars, à Caudan, dans le cadre d’un comité social et économique (CSE) extraordinaire.
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