Universités : 1,5 milliard de coupes budgétaires (IO.fr-9/03/25)

« Facs endettées, grève illimitée ! » 400 étudiant-es en manifestation aujourd’hui contre l’austérité à Brest, le 27 février. (Union étudiante)

1,5 milliard ! C’est le montant pharaonique des coupes budgétaires imposées par le gouvernement Macron-Bayrou à l’enseignement supérieur et à la recherche. Sur l’autel du capitalisme et de la marche à la guerre, les universités, la jeunesse et les chercheurs sont sacrifiés.

Par Rémi CALIMERO .

Les coupes budgétaires cisant les universités ont des conséquences concrètes et immédiates sur les étudiants et le personnel. À Paris 1 Panthéon-Sorbonne, les 13 millions d’euros de coupes ont pour résultat immédiat la baisse de 80 % des dotations des bibliothèques pour l’achat de nouveaux livres.

Le collège doctoral d’archéologie voit son budget passer de 21 000 à 7 000 euros, soit une division par trois. Sous le capitalisme, les jeunes peuvent étudier, mais sans livres, sans doctorants, sans moyens pour réaliser des enquêtes de terrain ou se déplacer aux archives, en dehors de leurs fonds propres.

Mais le monarque Macron et ses fidèles, du PS au RN, ne vont pas en rester là : la sélection va évidemment se renforcer. Il ne faudrait pas laisser la jeunesse accéder à une université qu’ils sont en train de broyer. Il est plus souhaitable pour les jeunes d’aller se vendre à des jobs précaires et ubérisés. Pour rappel, la sélection, c’est déjà une centaine de milliers de bacheliers exclus chaque année par Parcoursup de l’enseignement supérieur.

C’est aussi 39 % des licenciés candidats en master qui sont expulsés de l’université à la fin de leur troisième année par MonMaster.

Construire la mobilisation contre Macron

Pour tous ces jeunes mis sur le carreau, Macron n’a rien trouvé de mieux à faire que de suspendre, du jour au lendemain, les services civiques – une forme d’exploitation de la jeunesse qu’il a lui-même mise en place – mais qui permettait à plusieurs milliers de jeunes privés d’avenir de bénéficier d’une indemnisation, certes maigre, qui représentait pour une large partie d’entre eux un revenu non négligeable de 620 euros (pour rappel, le RSA n’est pas accessible aux moins de 25 ans).

Face à ces attaques, des assemblées générales, des rassemblements et des manifestations s’organisent dans les universités partout sur le territoire. Un refus de ces politiques qui prend des formes disparates en fonction des UFR, des universités et des villes.

Face à cette réalité hétérogène, une évidence s’impose : les universités où la mobilisation est la plus avancée, sur le plan quantitatif mais aussi politique, sont celles où la jonction s’est opérée entre les étudiants, les professeurs et les personnels. En ce sens, quelques exemples semblent intéressants à généraliser.

À la Sorbonne, une part non négligeable des étudiants qui ne sont pas des habitués des mobilisations ont été amenés par leurs professeurs aux assemblées générales. Dans d’autres universités parisiennes, des binômes personnels-étudiants s’organisent pour faire la tournée des services, des travaux dirigés et des amphithéâtres.

Partout, nous devons expliciter les conséquences concrètes qu’ont les coupes budgétaires sur les conditions d’études et de travail, pour aider les trois millions d’étudiants de ce pays et les dizaines de milliers de personnels à prendre la mesure de ces attaques et à construire, à leurs côtés, la mobilisation contre Macron et Bayrou.

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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2025/03/09/universites-15-milliard-de-coupes-budgetaires/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/universites-15-milliard-de-coupes-budgetaires-io-fr-9-03-25/

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