Gaza : plus de 470 morts palestiniens dans les bombardements, Israël lance ses « opérations terrestres ciblées » et interdit la circulation sur le principal axe nord-sud (H.fr-19/03/25)

Deux jours après la reprise des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, le bilan humain s’élève à plus de 900 morts. © Rizek Abdeljawad/Xinhua/ABACAPRESS.COM

Depuis qu’Israël a rompu la trêve avec le Hamas et repris ses bombardements massifs sur l’enclave palestinienne, la Défense civile dans la bande de Gaza a dénombré plus de 470 morts, dont deux employés des Nations unies. À Jérusalem, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés, mercredi 19 mars, pour attaquer la politique de Benyamin Netanyahou. L’armée israélienne a annoncé mercredi 19 mars avoir lancé des « opérations terrestres ciblées » dans le centre et le sud de la bande de Gaza. Ce jeudi, elle a interdit toute circulation sur la route Salaheddine, principal axe routier courant du nord au sud de la bande de Gaza.

Par la rédaction de l’Huma

« Ce n’est que le début », a prévenu mardi 18 mars le premier ministre israélien après avoir déclenché « l’enfer » sur Gaza, promis dès le mois de février par un Donald Trump qui rêve d’y installer la « Riviera du Moyen Orient ». « Désormais », les négociations « ne se dérouleront que sous le feu », a également assuré Benyamin Netanyahou qui joint les actes à la parole malgré les multiples condamnations internationales à la suite de la rupture du cessez-le-feu.

Selon un dernier bilan mercredi 19 mars au soir de la Défense civile dans la bande de Gaza, cette offensive a provoqué la mort de plus de 470 personnes supplémentaires en 48 heures. « Au moins 10 civils ont été tués et des dizaines d’autres blessés dans des frappes aériennes israéliennes qui ont visé six maisons à l’est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, tôt jeudi matin », a également ajouté son porte-parole, Mahmoud Bassal, à l’AFP, jeudi matin. Le ministère de la Santé du Hamas avait, pour sa part, évoqué le chiffre de 970 morts en deux jours avant de revoir ses chiffres plaidant une « erreur technique ».

Mercredi 19 mars, l’armée israélienne a annoncé avoir lancé des « opérations terrestres ciblées » dans le centre et le sud de la bande de Gaza. Les militaires « ont pris le contrôle et l’ont étendu jusqu’au centre » du couloir de Netzarim, dans le but « d’élargir la zone de sécurité et de créer une séparation partielle entre le nord et le sud » de Gaza, a-t-elle expliqué dans un communiqué. Jeudi matin, elle a interdit jeudi matin toute circulation sur la route Salaheddine, principal axe routier courant du nord au sud de la bande de Gaza. « Au cours des dernières 24 heures, des troupes (israéliennes) ont commencé une opération terrestre limitée dans le centre et le sud de la bande de Gaza (…). Pour votre sécurité, les déplacements entre le nord et le sud de la bande de Gaza et vice-versa sont interdits sur l’axe Salaheddine », indique sur le réseau social X le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, renouant avec les injonctions des derniers mois quant au déplacement des populations.

Près de 50 000 victimes palestiniennes depuis le début de la guerre

Le nombre de victimes dénombrées depuis le début de la guerre dans l’enclave palestinienne, déclenché après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, s’approche ainsi des 50 000 morts. Rompant l’accord de trêve en vigueur depuis janvier, l’armée israélienne a repris ses bombardements sur la bande de Gaza, dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 mars, avec le soutien de la Maison Blanche. « L’administration Trump et la Maison Blanche ont été consultées par les Israéliens sur leurs attaques contre Gaza ce soir et comme le président Trump l’a clairement indiqué au Hamas, aux Houthis, à l’Iran – tous ceux qui cherchent à terroriser non seulement Israël mais aussi les États-Unis d’Amérique verront un prix à payer », a confirmé sa porte-parole, Karoline Leavitt, à Fox News.

Le ministère de la santé du gouvernement du Hamas a aussi fait état, mercredi 19 mars, d’« un mort et cinq blessés graves parmi des employés étrangers travaillant pour les institutions des Nations unies arrivés à l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa après le bombardement de leur quartier général ».

Selon des images de l’Agence France-Presse tournées à Deir El-Balah, trois hommes ont été amenés à l’hôpital dans une ambulance et dans des véhicules des Nations unies (ONU). L’un des blessés avait un gilet pare-balles, un autre une chemise portant l’inscription « UNMAS », en référence au service de lutte contre les mines des Nations unies.

Deux employés de l’ONU ont, enfin, été tués dans un bombardement ayant touché un bâtiment des Nations unies, situé à Deir El-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. L’armée israélienne a immédiatement démenti l’annonce dans un communiqué : « Contrairement à ces informations, l’armée israélienne n’a pas frappé un complexe de l’ONU à Deir Al-Balah. »

« Nous devons revenir au cessez-le-feu »

Le gouvernement israélien justifie ses actes sous couvert d’une stratégie de pression maximale pour obtenir du Hamas la libération des otages. « L’affirmation selon laquelle la guerre est reprise pour la libération des otages est une tromperie totale – la pression militaire met en danger les otages et les soldats. Nous devons revenir au cessez-le-feu », a opposé le Forum israélien des familles d’otages dès mardi quand le quotidien Haaretz estime qu’« il n’y a pas d’autre explication : Israël a sciemment violé l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas – avec l’approbation américaine – parce qu’il ne voulait pas respecter pleinement les termes auxquels il s’était engagé il y a deux mois ».

À Jérusalem, plusieurs milliers de manifestants ont conspué, mercredi 19 mars, la stratégie de Benyamin Netanyahou. Le premier ministre est accusé de dérives anti-démocratiques et de reprendre les bombardements sans considération pour les 58 otages encore détenus à Gaza. Ce rassemblement – le plus important dans la ville depuis plusieurs mois – est organisé par des groupes d’opposants à la politique de Benyamin Netanyahou.

Ces derniers devaient protester contre sa décision de limoger le chef des services de la sécurité intérieure, Shin Bet, mais la reprise à Gaza a amené des collectifs de familles et des proches d’otages à se joindre au mouvement. Les protestataires se sont notamment rendus vers la résidence privée du premier ministre, dans le centre-ville.

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Source: https://www.humanite.fr/monde/armee-israelienne/gaza-plus-de-900-morts-palestiniens-depuis-la-reprise-des-bombardements-par-israel

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/gaza-plus-de-470-morts-palestiniens-dans-les-bombardements-israel-lance-ses-operations-terrestres-ciblees-et-interdit-la-circulation-sur-le-principal-axe-nord-sud-h-fr/

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