Antoine Léaument intervient dans ce débat télévisé pour démonter point par point les propositions sécuritaires du gouvernement sur la lutte contre le narcotrafic et l’immigration. Face aux mesures répressives du projet de loi porté par Gérald Darmanin, il défend une approche pragmatique et respectueuse des libertés fondamentales.
Antoine Léaument met en garde contre les risques accrus de corruption et de menaces qui pèseront sur les surveillants si tous les trafiquants sont regroupés dans les mêmes établissements.
Concernant l’accès aux messageries cryptées des criminels, il démonte l’inefficacité technique de la mesure votée par le Sénat. Il explique que les données resteraient cryptées, rendant leur collecte inutile. Il ironise sur l’idée selon laquelle les trafiquants signaleraient eux-mêmes leurs propres communications et rappelle que s’ils se sentent surveillés, ils changeront simplement de plateforme, rendant la mesure inefficace. De plus, affaiblir le cryptage affaiblirait la cybersécurité nationale, exposant la France à l’espionnage étranger.
Sur le volet judiciaire, il s’oppose fermement au « dossier coffre », une mesure qui empêcherait la défense d’accéder à certaines preuves, créant une justice d’exception contraire aux principes fondamentaux du droit. Il rappelle que l’égalité des armes entre la défense et l’accusation est un principe essentiel de la justice française et que fragiliser les droits de la défense affaiblirait les enquêtes et les décisions judiciaires.
Le débat s’élargit ensuite à l’immigration. Antoine Léaument démonte le mythe de l’« appel d’air » et rappelle que les étrangers ne font pas du droit social comparé avant d’arriver en France. Il insiste sur la nécessité de traiter les causes de l’immigration, notamment les guerres, les inégalités économiques et les accords de libre-échange qui appauvrissent certains pays, les poussant à l’exil. Il pointe du doigt l’hypocrisie de certains grands groupes français, comme Bolloré, qui exploitent les ressources africaines avant de dénoncer l’immigration dans leurs médias.
Il s’oppose également aux mesures du Sénat visant à allonger la durée de rétention administrative des étrangers sous OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). Il souligne que les centres de rétention sont une décision administrative, sans procès ni jugement, et qu’il est injuste d’y enfermer des personnes pour une période prolongée sur la simple base d’un soupçon de dangerosité.
Face à un discours sécuritaire qui présente ces lois comme indispensables au « rétablissement de l’ordre », Antoine Léaument rappelle que la priorité devrait être de mettre des moyens dans la justice, la police et la lutte contre la corruption, plutôt que d’adopter des mesures inefficaces qui piétinent les droits fondamentaux.
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Source: https://www.youtube.com/watch?v=NHq10O7EfZ0
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