Des responsables politiques demandent que l’antisionisme soit assimilé à l’antisémitisme. Pas d’accord, répond la romancière Dominique Eddé, de même que, de leur côté, différentes personnalités, dont par Pierre Stambul, de l’Union juive française pour la paix.
Par Yan LEGOFF.
Le journal Le Monde (21 mars) a publié un appel lancé par une série de responsables politiques allant de Gabriel Attal à Manuel Valls, en passant par François Hollande, Michaël Delafosse (maire PS de Montpellier), Anne Hidalgo (maire PS de Paris) ou encore David Lisnard (maire LR de Cannes). Dans cette tribune, ils exigent que l’antisionisme soit assimilé dans la loi à de l’antisémitisme, et donc puni pénalement comme tel.
Dans le même journal (29 mars), la romancière et essayiste Dominique Eddé leur répond : « Tout se passe, à la lecture de ce texte, comme si la création de l’Etat d’Israël avait été suivie d’un projet constructif, ouvert, inclusif, pour ceux qui restaient (…). Quand va-t-on admettre que la paix dans laquelle se trouvaient les Israéliens avant le funeste 7 octobre n’était la paix que pour eux ? (…) Il n’y avait pas de paix de l’autre côté de la frontière. Il y avait l’asphyxie. »
Et d’ajouter : « La confusion entre un racisme à combattre [l’antisémitisme] et une opinion politique [l’antisionisme] qui doit pouvoir s’exprimer dans le débat public n’est pas acceptable. »
De leur côté, des universitaires, des acteurs du monde la culture, des militants des droits démocratiques, libres penseurs, emmenés par Pierre Stambul, de l’Union juive française pour la paix (UJFP), réagissent : « Tous les sionistes ne sont pas juifs et tous les juifs ne sont pas sionistes : une des ambitions de cette sombre tribune est d’essentialiser les juifs comme cible de l’antisionisme. C’est un procédé malhonnête, dangereux et antisémite. Car, que cherchent les auteurs de cette tribune en assimilant les juifs du monde entier aux atrocités israéliennes (…) ? De quels droits stigmatisent-ils les juifs français avec de tels propos ? »
Et de conclure : « En aucun cas, la moindre loi ne peut interdire à celles et ceux qui dénoncent le génocide de donner leurs arguments, y compris dans leurs combats contre le sionisme. »
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