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L’Iran et les Etats-Unis ont ouvert un cycle de négociations sous la médiation du sultanat d’Oman.
La délégation iranienne était dirigée par le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghtchi, l’étasunienne par l’émissaire du président Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.
L’Iran et les Etats-Unis ont échangé samedi dernier sur la question du nucléaire iranien.
La Maison Blanche avait salué samedi soir « un pas en avant vers un accord mutuellement satisfaisant », estimant que les discussions ont été « très positives et constructives ».
Abbas Araghtchi a affirmé que ni l’Iran ni les Etats-Unis ne souhaitent « de négociations infructueuses, de discussions pour le simple plaisir de discuter, d’une perte de temps et de négociations qui s’éternisent ».
L’Iran et les Etats-Unis sont convenus de poursuivre les pourparlers le 19 avril. Ils se tiendront en Italie, à Rome.
Le ministre des affaires étrangères iranien doit se rendre à Moscou, occasion d’aborder les derniers développements liés aux négociations. La Russie est l’un des membres d’un accord international sur le nucléaire conclu avec l’Iran en 2015 avec la France, la Grande-Bretagne, la Chine et l’Allemagne. L’accord prévoyait la levée des sanctions internationales visant l’Iran en échange d’un encadrement de son programme nucléaire par l’AIEA (l’Agence internationale de l’énergie atomique). Selon cette dernière, l’Iran respectait ses engagements.
En 2018 c’est Donald Trump, lors de son premier mandat, qui a retiré unilatéralement son pays de l’accord et rétabli des sanctions.
L’Iran qui souffre des sanctions cherche une normalisation de ses relations avec les Etats-Unis et les occidentaux qui, pas peur de représailles étasuniennes, se sont couchés, comme toujours, devant la volonté de Washington. Les Etats-Unis qui n’ont d’ailleurs pas hésité à sanctionner les entreprises françaises qui outrepassaient ses directives. Cela suivant le principe d’extraterritorialité des lois étasuniennes ce qui veut dire en français la loi du plus fort. C’est ainsi que la BNP a payé une amende de 9 milliards de dollars pour ses relations avec l’Iran.
Les Etats-Unis semblent considérer pour des raisons géostratégiques que laisser l’Iran reprendre sa place dans « le grand marché » et le nouveau grand jeu mondial est son intérêt.
Pour éviter un rapprochement trop prononcé entre l’Iran et la Chine, rapprochement amorcé. De même qu’avec la Russie comme on l’a vu sur le dossier ukrainien.
De plus les Etasuniens ont tendance face à l’affirmation de puissances régionales fortes à soutenir des puissances plus faibles. Israël pourrait être ainsi maîtrisé dans ses projets bellicistes à l’égard de l’Iran ou la Turquie calmée dans son projet « néo-ottoman » à l’égard des Kurdes, que les Etats-Unis soutiennent encore.
Un jeu d’équilibre de manière de garder la main. Ces discussions sont bilatérales, laissant les Européens, la Russie et la Chine en marge. Les États-Unis détiennent la clé pour contenir Israël et garantir un règlement durable. Israël fera ce qu’elle peut pour saper les négociations. Déjà opposé à l’accord de 2015, elle ne cesse de parler de la nécessité de frapper militairement maintenant que le régime iranien est affaibli. Mais ce sont les Etats-Unis que sont les maîtres du jeu et Trump a annoncé les négociations avec l’Iran dans le bureau ovale et en présence d’un Netanyahou visiblement contrarié.
Les négociations se poursuivent donc samedi prochain à Rome ce qui est le meilleurs signal possible.
Antoine Manessis
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