
Les plages du Nord-Finistère et leurs eaux translucides aux couleurs des Caraïbes cachent parfois un mauvais état de santé. L’association Eau et Rivières de Bretagne vient de publier son classement sur la qualité des eaux de baignade 2025. Les résultats sur le pays d’Iroise sont alarmants.
Par Aude KERDRAON,
Le classement « La Belle Plage », réalisé par Eaux et Rivières de Bretagne, sur la qualité des eaux de baignade vient d’être communiqué. Force est de constater que les comptes ne sont pas bons pour la communauté de communes du Pays d’Iroise où pas moins de quatre plages sont ciblées « à éviter » : Verlen à Landunvez, la plage du bourg à Porspoder, Pors an eis Vinis à Lanildut et Tréompan à Ploudalmézeau. Pour ces trois dernières, c’était déjà le cas en 2024, date de création de ce classement.
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Un peu plus au nord, le pays des Abers, avec la plage de Corn ar Gazel à Saint-Pabu, classée à éviter comme en 2024, n’est pas non plus épargnée.
Des plages non classées
La plage du Château, à Kersaint-Landunvez, fermée cinq ans et rouverte depuis l’été 2024, grâce à un arrêté validé le 12 juillet 2024 par la préfecture, passe au travers des mailles du filet, étant répertoriée comme « non classée ». Pourtant, toujours en 2024, pour Eau et Rivières de Bretagne, la plage du Château était la plage la plus polluée de France (1 853e et dernière). « La plage a tout simplement été déclassée par l’ARS, indique Eau et Rivières. Ce non classement est un mystère. Veut-on faire disparaître les plages à controverses ? On pense aussi à la plage d’Illien à Ploumoguer. »
La plage de Mazou, à Porpsoder, et celle d’Illien, à Ploumoguer, apparaissent en effet aussi « non classées ».
Or, la directive européenne sur les eaux de baignade vise à assurer : la surveillance de la qualité des eaux, l’introduction de mesures de gestion et l’information des baigneurs. Sur ce dernier point, Eau et Rivières de Bretagne estime que l’ARS (Agence régionale de santé) ne « donne pas d’informations détaillées. Nous avons donc repris exactement les mêmes données de l’ARS, sur les quatre dernières années, à savoir l’ensemble des prélèvements réalisés où les paramètres micrologiques réglementés – E coli et entérocoques intestinaux – sont mesurés. Il faut savoir aussi que les prélèvements sont réalisés entre juin et septembre, alors qu’il y a du monde dans l’eau toute l’année ».
Quelle serait l’origine de ces pollutions ?
Si l’origine des pollutions, dans le cas des zones urbaines, peut être liée à des problèmes d’assainissement, dans le Nord Finistère, « ça correspond exactement aux plages situées en aval des zones d’épandage. D’ailleurs, ce sont aussi des plages à algues vertes, il n’y a pas de mystère. Chaque cochon est équivalent, du point de vue des bactéries, à trente humains. Quand vous épandez les effluents de 10 000 cochons, c’est l’équivalent d’une ville de 300 000 habitants qui ne traiterait pas ses effluents », dénonce Eau et Rivières.
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