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Algérie-France : de mal en pis.
En l’espace de quarante-huit heures, Paris et Alger ont procédé à des expulsions mutuelles de vingt-quatre de leurs agents diplomatiques et consulaires, douze de chaque côté.
Les ambassadeurs respectifs ont été rappelé pour « consultation » des deux côtés de la Méditerranée.
Depuis le virage pro-Maroc sur la question du Sahara occidental revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. Macron a agit au mépris du droit international qui reconnaît le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui
Les conséquences de la crise sont aussi économiques. Le PDG du groupe français CMA-CGM devait se rendre à Alger ce mardi 16 avril pour annoncer des investissements dans les infrastructures portuaires algériennes, en particulier à Oran. Rodolphe Saadé, ami d’Emmanuel Macron, l’homme au management toxique, a renoncé à cette visite. Rappelons que ce milliardaire est propriétaire de la Provence, Corse-Matin, la Tribune, RMC et BFM-TV…
On se souvient que le ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’était rendu en Algérie le 6 avril. Après deux heures et demie d’entretien avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune, le ministre français se félicite d’avoir « exprimé la volonté partagée de lever le rideau » et de « reconstruire un partenariat d’égal à égal, serein et apaisé ».
Bruno Retailleau sème à nouveau la zizanie en arrêtant un membre du consulat d’Algérie à Créteil poursuivi pour une sombre histoire « d’arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour en relation avec une entreprise terroriste »
« Ce nouveau développement inadmissible et inqualifiable causera un grand dommage aux relations algéro-françaises », prévient le ministre des Affaires étrangères algérien, Ahmed Attaf. L’Algérie voit dans cette affaire une « cabale visant à torpiller » l’apaisement de relations bilatérales.
Riposte algérienne 12 diplomates français sont expulsés et riposte à la riposte de la France 12 diplomates algériens sont à leur tour expulsés.
Alger a « choisi l’escalade » déclare le chef de la diplomatie française, l’Algérie fait porter au ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau « la responsabilité entière » de ces nouvelles dissensions.
Il est incontestable que la droite et l’extrême-droite, dont une branche est issue des assassins colonialistes et racistes de l’OAS, sont dans un trip revanchard, raciste et colonial. La cinglante défaite que le mouvement de libération que les Algériennes et les Algériens ont fait subir à l’impérialisme français ne passe pas chez ces gens là, héritiers de la pire des traditions française.
Cela se combine avec l’actualité quand Bardella et Netanyahou, deux néofascistes, se retrouvent, malgré l’anti-sémitisme de l’extrême-droite française, pour communiser dans la haine des Arabes et de la lutte de libération palestinienne.
Cela se combine aussi avec la croisade raciste contre les migrants, véritable ligne directrice des droites et de l’extrême-droite qui se retrouvent désormais pour communier dans l’escroquerie et la saloperie du prétendu « grand remplacement ».
Que les dirigeants algériens aient en projet des partenaires de remplacement que l’ancienne puissance coloniale, c’est en cours. Partenariat, investissement et commerce avec les USA, la Chine , la Russie, l’Italie, l’Espagne, la Turquie…la France recule. Même le français comme langue est en recul, prise en étau par la politique d’arabisation et la présence de plus en plus forte de l’anglais. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique algérien a lancé en 2019 un programme visant à promouvoir l’anglais dans les universités algériennes.
Et oui Macron et Retailleau, Wauquiez et Le Pen devront s’y résoudre: il est fini le temps de l’Empire français. Et on ne peut que s’en féliciter, tout en renforçant les liens de classe entre travailleurs des deux rives.
Antoine Manessis
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