Les personnels soignants des trois sites de Morvan, la Cavale-Blanche et Bohars étaient en grève mercredi 22 juin pour protester contre les postes de réaffectations du budget excédentaire de l’hôpital, la modification des organisations du travail et la fermeture de certains services durant l’été.
En dépit du soleil et des sourires de façade, le ras-le-bol est sur tous les visages. Nous avons appris il y a quelques jours que le budget du CHU Brest-Carhaix était excédentaire de 4,6 millions d’euros pour l’année 2021
, explique Myriam Vals, aide-soignante du syndicat Sud Santé Sociaux. Or, parmi les réaffectations prévues pour ce budget, pas une ligne n’a été affectée à l’amélioration de nos conditions de travail. Les seuls postes qui seront crédités sont le mobilier, le matériel à acheter et la recherche. Pour nous, c’est de la provocation.
Pour faire entendre leur désaccord, les syndicats ont tenu à être présents au conseil de surveillance de l’hôpital qui se tenait le matin même pour être entendu des politiques comme des représentants de l’ARS (Agence régionale de santé). Malgré la crise, malgré tous les sacrifices consentis, nous ne voyons aucune amélioration de nos conditions de salaires ni de travail, et aucune réflexion ne semble s’amorcer dans ce sens
, poursuit Bahar Bourhis, infirmière CGT. Or des solutions existent.
Parmi ces solutions, celle de rémunérer le personnel CDD sur la grille des titulaires permettrait de gagner en attractivité et de ne pas passer des années avant d’être stagiairisé
. À Paris, on est stagiairisé au bout de six mois quand il faut des années ici pour le devenir !
poursuit Myriam Vals. Il ne faut pas s’étonner de la perte d’attractivité du métier. Cette année, il manquait 180 étudiants au concours d’internat et seuls 14 candidats au concours d’aide-soignants se sont présentés pour 14 postes !
« C’est nous qui trinquons »
Les syndicats entendent également dénoncer la dégradation des organisations et des conditions de travail pendant l’été. Faute de remplaçants, certains services techniques comme les réas (chirurgie, pédiatrie…) ou les urgences vont devoir passer aux 12 h d’affilée, de jour comme de nuit. Une mesure qui durera quatre mois et concernera environ les 3/4 des services du CHU. Et certains services fermeront purement et simplement. L’Unité médicale post urgence (UMPU), des lits de médecine gériatrique, l’Unité cognitivo-comportementale. Toute la question est de savoir si ces services rouvriront après l’été car là aussi le personnel manque »,
s’interroge Myriam Vals. Cela fait des mois que nous demandons à la direction la mise en œuvre d’un plan d’attractivité avec amélioration des conditions de travail et de rémunération
, poursuit Bahar Bourhis. Faute de réponse suffisante, il ne faut pas s’étonner de ne pas trouver de remplaçants. Et comme toujours, c’est nous qui trinquons
.