An Tour Tan, groupuscule identitaire vannetais, s’implante à Lorient et nourrit déjà la polémique (OF.fr-22/04/25)

An Tour Tan, mouvement identitaire vannetais créé en novembre 2022 – qui compte actuellement une vingtaine de membres actifs – aspire à grignoter du terrain à Lorient. | OUEST-FRANCE

An Tour Tan, mouvement identitaire vannetais, lance ce vendredi 25 avril 2025 une nouvelle section, à Lorient (Morbihan). Pas encore établie officiellement, l’organisation cristallise déjà toute l’attention. Une pétition a été partagée, demandant au maire de ne pas laisser à disposition de l’association de local municipal.

Par Pauline DECKER.

« Vendredi 25 avril 2025. Lancement de la section lorientaise. 19 h 30. Lorient. Inscription en message privé. » L’annonce, publiée sur différents canaux de la toile, est lapidaire. Mais dit l’essentiel. An Tour Tan, mouvement identitaire vannetais créé en novembre 2022 – qui compte actuellement une vingtaine de membres actifs – aspire à grignoter du terrain dans le Morbihan. En l’espèce, la ville aux six ports.

Une nouvelle antenne, « pour répondre aux nombreuses demandes qui proviennent de partout en Bretagne », selon un membre de l’association, joint par Ouest-France ce mardi 22 avril 2025. Parce que Lorient a un emplacement géographique « stratégique » dans la région. Et surtout, est « un bon terrain de recrutement. La ville a plus de potentiel pour les profils qu’on cible », abonde cet ancien responsable de la section vannetaise, sans rien masquer des ambitions portées. Ratisser plus large auprès des « étudiants et jeunes travailleurs » de la « classe populaire ».

Une pétition lancée

Pas encore établie officiellement, l’organisation nourrit déjà la polémique. Son implantation cristallise l’attention. Dans une pétition lancée par le député écologiste de Lorient, Damien Girard, l’élu demande « solennellement » à Fabrice Loher, le maire de Lorient, « de ne pas mettre à disposition de lieu municipal pour toute réunion organisée par le groupe An Tour Tan ».

Dans un communiqué adressé à la presse, le collectif antifasciste du Morbihan monte lui aussi au créneau. « Accepter la présence de ce groupuscule, c’est accepter la haine de leur discours qui se traduira inévitablement par la violence de leurs actes. Nous appelons à la plus grande vigilance face à ses groupes d’extrême droite. »

Côté pile, An Tour Tan est un groupe identitaire breton, « tendance autonomiste et non indépendantiste », prônant un « fédéralisme européen », précise le jeune militant. Sur l’échiquier politique, eux s’estiment dans une mouvance de « centre droit, droite. Mais pas extrême ». Avant d’amender le propos : « Sauf pour les questions d’immigration. »

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« Par la force si nécessaire »

Côté face, sur leurs réseaux sociaux, la rhétorique ne trompe pas. Bien loin du discours policé tenu ce jour au téléphone. On y demande au contraire de ne pas céder à la « tiédeur centriste ni à l’hystérie gauchiste ». On y dénonce le « laxisme judiciaire », appelant à « l’expulsion immédiate de tous les délinquants étrangers en situation régulière ou irrégulière vers leur continent d’origine, par la force si nécessaire » et « la suspension des magistrats et fonctionnaires impliqués dans des affaires où la récidive a été favorisée par des remises de peine ou des jugements jugés trop cléments ». On y rend de nombreux hommages à Jean-Marie Le Pen, le « Menhir ». Ou on y publie des vidéos des entraînements de boxe, organisés chaque semaine pour les militants à Vannes.

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Une dizaine d’aspirants militants

« Mieux vaut être en capacité de se défendre quand on se fait attaquer », nous répond, interrogé sur ce dernier point, le jeune membre. Condamnant au passage « toute action violente. On n’a rien à y gagner. » Et claironnant écarter « tous ceux qui ont des casseroles ». Exemple quand des militants d’An Tour Tan avaient rejoint les rangs d’un cortège d’ultra-droite à Paris, en mai 2023. « Un mois après, il n’était plus chez nous », se défend le militant. Sans nier pour autant des « liens d’amitié avec d’autres groupes identitaires en France comme en Allemagne ou Hongrie, on ne s’en cache pas ». À Lorient, une dizaine d’aspirants aurait déjà signifié sa volonté de rejoindre la section.

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Source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/lorient-56100/an-tour-tan-groupuscule-identitaire-vannetais-simplante-a-lorient-et-nourrit-deja-la-polemique-6d505034-1f5c-11f0-87cd-08a4dcb5c93e

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