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Dans une tribune publiée dans Libération (est-ce étonnant?), Lucie Castets, invite les chefs des partis de gauche à se rassembler le 2 juillet pour discuter d’une candidature commune pour la prochaine élection présidentielle, ce qui lui semble d’une importance capitale face à la « fascisation rampante et les idées d’extrême droite qui gagnent du terrain ». Cette procédure pour choisir un candidat n’aura pas « pour unique objectif de trancher la question de l’incarnation individuelle, mais aussi de faire émerger un programme et une équipe qui représentent l’ensemble des sensibilités de l’espace politique de la gauche et de l’écologie, soutenue par un collectif crédible et soudé. »
Pour y parvenir Lucie Castets propose l’organisation d’une primaire des gauches « la plus large qu’on ait jamais proposée pour permettre au peuple de gauche de donner son opinion éclairée après une campagne respectueuse et d’offrir à la candidature retenue la plus grande légitimité ». Ou l’organisation « d’une convention citoyenne avec des représentants des partis, de la société civile organisée, mais aussi d’électrices et électeurs de la gauche tirés au sort ». Autre option, elle juge « possible que les représentants des partis se réunissent pour une concertation de quelques jours » pour décider de la candidature la plus pertinente. On imagine bien Glucksmann reconnaissant sa nullité face aux autres…
Elle appelle les chefs des partis de gauche à dépasser « leurs querelles partisanes ». « Querelles partisanes » que de savoir si Israël commet un génocide en Palestine, de savoir si un gouvernement de gauche augmentera les salaires, bloquera les prix et fera payer les riches, de savoir si on va crier à l’armement et passer tout le fric du pays aux fabricants de canons? « Les querelles partisanes » ça s’appelle la politique.
Bref à quoi sert ce genre d’initiative?
A exister. Lucie Castets fut candidate du NFP au poste de Première ministre mais depuis qu’Emmanuel Macron a refusé de tenir compte des résultats des élections et a choisi de nommer des Premiers ministres de droite, elle a disparu de l’espace politique et médiatique.
A rien. Politiquement on est assez proche du coup d’épée dans l’eau.
Pourquoi donc la dizaine (au moins) de candidats de la gauche bourgeoise ( de Hollande à Faure, de Delga à Cazeneuve, de Glucksmann à Ruffin ) se feraient-ils hara-kiri alors qu’ils se voient en haut de l’affiche? Pourquoi Jean-Luc Mélenchon, fort des résultats de 2022, une primaire « en vrai » (1,6% PS, 2% PCF, 5% Verts, 22% FI), accepterait-il une procédure qui socialement et donc politiquement favorise l’aile bourgeoise et de droite de la gauche?
Pourquoi les Ecolos et les roussellistes (PCF) accepteraient-ils de se dissoudre d’office alors que toute leur stratégie depuis plusieurs années est de s’affirmer au premier tour de la présidentielle, certes avec un succès très relatif mais bon, on ne change pas une stratégie en faillite.
Qui a réagit positivement à la baroque proposition de Castets? Personne. Presque : Clémentine Autin et Alexis Corbière.
De plus on se souvient (à peine) d’une autre personnalité de gauche qui avait proposé la même chose en 2022. Christiane Taubira qui d’ailleurs avait gagné haut la main sa primaire « populaire ». Qui elle aussi n’a servi à rien. Et la pauvre Taubira a essuyé le refus de Jadot, Mélenchon, Hidalgo et Roussel de tenir compte de ce numéro de cirque pour petits-bourgeois.
Les médias (ils étaient bien les seuls) se passionnaient pour cette primaire, Taubira allait « sauver la gauche », elle allait casser la baraque pulvérisant les autres candidats de gauche, on allait voir ce qu’on allait voir. Et…On a vu.
Comme l’avait dit alors Mélenchon: « vivez votre vie, tâchez de convaincre, amenez des gens aux urnes, expliquons-nous, comparons, une démocratie, c’est fait de ça ».
Antoine Manessis
URL de cet article : https://lherminerouge.fr/lunion-le-1er-mai-dans-la-rue-nbh-23-04-25/